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 On the boulevard of broken dreams (Lula)

BREATH OF LIFE :: THE EMERALD CITY :: South End. :: Beacon Hill.
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Blake Henley

Blake Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty10.06.16 18:09

Lula Henley Blake Henley
On the boulevard of broken dreams

       Statut + Privé.
       Lieu + Un bar miteux à Beacon Hill
       Date + Début du moins de juin
       Moment + Soirée
       Météo + Nuageux
       Prévention -18 + Non
       Intervention du PNJ + Non
       Si c'est un souhait, direction les demandes.
Breath of Life + Tous droits réservés.


Dernière édition par Blake Henley le 15.06.16 15:28, édité 1 fois
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Blake Henley

Blake Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty10.06.16 18:14





Lula x Blake


♡ On the boulevard of broken dreams

   
Aujourd’hui est un jour important. Aujourd’hui, c’est la concrétisation de ce qu’ils se tuent à mettre en place depuis des semaines, des mois peut-être. Aujourd’hui, si tout va bien, une grande partie du réseau terroriste va tomber, et ce grâce à eux. Pourtant, à en juger du brouhaha ambiant et des mines encore endormi des soldats, on ne croirait pas. C’est ce que Blake apprécie tant ici. Tout est tellement inhabituel que ça finit par en devenir une habitude. Du coup, même si ce jour sort de la norme, personne n’en montre rien. Ils ont tous une boule d’angoisse au ventre bien sûr. Mais ça, ils sont beaucoup trop fier pour en parler. Mieux vaut plaisanter comme si de rien n’était pour détendre

l’atmosphère. Pourtant, chacun a conscience du danger et de l’importance cruciale de cette journée. Aussi, quand le chef d’unité commence à parler pour donner les instructions de dernière minute, les conversations et les rirent se taisent instantanément sans qu’il n’ait besoin de faire le moindre rappel à l’ordre.

***************

Ça aurait dû être leur journée. Ils auraient dû rentrer à la base, fier du travail accompli. Profiter de quelques jours de permission qu’ils avaient tous largement mérité. Blake songeait qu’il allait enfin pouvoir donner des nouvelles de lui à ses proches. Au lieu de ça, ils sont adossés les uns aux autres avec ce même regard qui en dit long sur leur situation: ils sont dans la merde jusqu’au cou, ils sont fait comme des rats. Autour d’eux, les talibans sont nombreux. S’ils font le moindre mouvement, ils sont morts. Cela ne fait aucun doute. Blake n’est pas un trouillard, loin de là. Il a toujours affronté les choses de front, que ce soit dans sa vie personnelle ou sur le champ de bataille. C’est un bon soldat, on le lui a répété à de nombreuses reprises. Impulsif, mais ça lui réussi bien. Pourtant, là, il est paralysé par la terreur. Parce qu’il sait qu’il ne réchappera pas de cet endroit vivant. Soudain, un coup de feu. L’un des membres de l’unité vient de prendre une balle dans la tête. Juste comme ça, pour l’exemple.


***************


Lorsqu’il reprend conscience de ce qu’il se passe autour de lui, Blake est assis sur le carrelage de sa salle de bain, sans avoir la moindre idée de la manière dont il s’est retrouvé là. Son ventre se contracte violemment et il a juste le temps de tourner la tête vers ses toilettes avant de régurgiter le peu de matière consistance qu’il était parvenu à avaler durant la journée. L’image de son camarade, ou plutôt de la plaie béante de sang qu’il avait au front, ne le quitte pas. Surtout, il revoit encore distinctement les visages de sa
femme et de son petit garçon, venus l’accompagner à l’aéroport lors de son départ deux ans auparavant. Il imagine sans peine leur douleur lorsqu’on est venu sonner à leur porte pour leur annoncer que leur mari et père ne redescendrait plus jamais de l’avion pour les retrouver. Mort pour la patrie, mort en héros. Un sourire amer étire le visage de Blake; comme si ça changeait quelque chose. Il se redresse, ignorant tant bien que mal les spasmes qui l’agitent toujours. Ce n’est pas réel, tu es rentré. C’est ce qu’il se répète en boucle tout en se forçant à enfiler un jean et une chemise propre avant de quitter son appartement. Il pourrait aller courir, mais il ne s’en sent même pas la force. Tout ce qu’il veut, c’est oublier. Juste pour ce soir. Arrêter de penser, arrêter de se souvenir sans cesse. Il sait pertinemment que la seule et unique chose qu’il s’autorise et qui lui permettra d’y parvenir, c’est l’alcool. Après quelques verres, tout ira mieux. Il a lu quelque part que les gens qui souffrent d’un syndrome post-traumatique - car il ne doute pas une seconde que c’est de ça dont il s’agit - ont une forte tendance à l’alcoolisme. Il veut bien comprendre pourquoi. C’est tellement facile de s’abandonner, de jeter les armes et de boire pour faire disparaitre les flashs, les images d’horreurs qui tournent sans cesse en boucle dans son esprit, qui l’obsèdent littéralement. Pourtant, lorsqu’il entre dans ce bar, le plus misérable qu’il ait trouvé afin d’être sûr de n’y croiser personne, il se dit immédiatement qu’il aurait mieux fait de rester chez lui. C’est exigu, bruyant, ça empeste la sueur et l’alcool. C’est la définition exacte des boui-boui où il se rendait parfois avec ses camarades lors de leur permissions. S’il ferme les yeux, il peut presque les apercevoir, assis quelques mètres plus loin. Sauf que c’est impossible. Il est le dernier, le seul qui ait survécu. Blake prend une profonde inspiration et se force à avancer jusqu’au comptoir en faisant fi de son environnement. Il sait qu’il ne tiendra pas longtemps ici, mais il sait aussi que par pure fierté, il n’ira pas ailleurs. Deux verres, juste deux verres et ça ira mieux. Il faut que ça aille mieux. « Un whisky s’il vous plait. » Tout ses proches savent qu’il déteste ça mais qu’importe. Il sait que c’est cet alcool qui lui permettra d’oublier le plus facilement, et c’est la seule et unique chose qu’il recherche ce soir. Autour de lui, les sons et les voix se confondent. Il lutte. Il lutte pour repousser les flashs, pour garder un lien avec la réalité. Et il fait bien, car il n’a pas la moindre idée de ce qu’il découvrirait, ou plutôt de qui il découvrait quelques mètres plus loin s’il daignait tourner la tête…

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Dernière édition par Blake Henley le 13.06.16 16:30, édité 1 fois
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Lula Henley

Lula Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty10.06.16 22:23

On the Boulevard of Broken Dreams

Lula & Blake

Un long soupir échappa à la brune qui aurait volontiers jeté le dossier qu’elle était en train de ranger contre un mur, comme tout le reste des affaires qui se trouvaient dans son bureau. Depuis la porte encore ouverte, elle vit le client qu’elle venait de recevoir remercier le directeur de l’agence dans laquelle elle travaillait et celui-ci se confondre en excuses, lui souhaitant une bonne continuation dans ses projets et cherchant à faire entendre malgré tout qu’un autre décorateur d’intérieur de l’entreprise pourrait très bien proposer autre chose qui correspondrait certainement mieux à ses attentes. Mais rien n’y fit et le client s’en alla sans rien ajouter. Lula croisa alors le regard furibond du directeur qui retourna à son tour dans son bureau. La jeune femme se leva et ferma la porte de son bureau avant de laisser son dos aller contre la porte. Elle poussa un long soupir de nouveau et ferma les yeux, se frottant les tempes du bout de ses doigts. La fatigue et la colère venaient se confronter dans sa tête, créant de véritables festivités qu’elle aurait préféré faire taire par une pensée plus positive. Mais apparemment, son existence toute entière semblait être vouée à plonger et aller toucher le fond. Elle aurait pu, elle se serait laissé choir dans ce bureau à attendre que le jour ne daigne se coucher afin de rentrer chez elle. Pourquoi fallait-il toujours que ça rate ?

Visiblement, elle n’était pas destinée à devenir la fameuse décoratrice d’intérieur et surtout designer que ses professeurs la destinaient à être. Elle ne faisait qu’enchaîner échec sur échec. Seuls quelques petits contrats arrivaient à terme, mais ils demeuraient bien trop peu nombreux pour qu’elle puisse se construire une réputation et les premières pierres posées pour cela avaient tendance à ne pas supporter celles qui arrivaient au dessus. Elle avait du mal à cerner les véritables attentes de ses clients et la conclusion se faisait souvent similaire dans toutes les affaires différentes qu’elle rencontrait, se soldant par des échecs misérables devant lesquels elle ne pouvait que plier. Le directeur de l’agence l’avait déjà convoqué à de nombreuses reprises, essayant de comprendre pourquoi tout ceci ne fonctionnait pas, pourquoi la brillante étudiante fraîchement diplômée qu’il avait embauchée ne parvenait pas à mener à bien de simples projets. Il lui avait déjà placé sur le front l’étiquette de boulet qu’il se voyait maintenant obligé de se traîner car il ne pouvait se permettre de la virer sans motif valable sans devoir lui devoir un certain nombre de dollars. C’était là la seule véritable sécurité qu’avait Lula car elle se savait sur la sellette. Un jour, il n’hésiterait pas à la foutre à la porte et elle se retrouverait définitivement livrée à elle-même, le peu d’économies qu’elle possédait ne lui permettant de survivre que quelques mois. Elle poussa un nouveau soupir et observa ses mains tremblantes. Le stress, la déprime… Autant de choses qui poussaient son corps à obtenir le sésame si précieux qu’elle était désormais plus qu’habituée à prendre.

Elle s’avança vers son bureau et se saisit de son sac à main. Personne ne viendrait l’embêter, pas maintenant qu’elle venait de perdre un nouveau client. Tous connaissaient suffisamment sa fierté pour savoir qu’il était inutile de venir lui faire la morale sans se faire retourner méchamment. Alors, elle ouvrit son précieux sachet de cette neige fine et rare et se fit une ligne soignée et droite qu’elle sniffa d’une traite. Elle laissa sa tête partir en arrière, assise sur sa chaise de bureau qui pivota, augmentant l’effet décalé de cette drogue qui la rendait chaque jour une peu plus fragile. Elle resta ainsi de longues minutes, attendant simplement que l’effet change, la poussant à partir. Elle prit alors ses affaires et quitta les lieux sans mot dire, se laissant aller dans la jungle de la ville. Elle marcha quelques temps sans réellement savoir ce qu’elle souhaitait ainsi qu’où elle voulait aller et finalement, elle s’arrêta devant un bar miteux dans lequel elle entra. Elle avait soif et le simple fait de penser au goût sucré de l’alcool lui donna envie de céder à cet autre besoin. Alors, elle s’installa à une petite table légèrement en retrait et commanda un gin fizz. Elle était entrée dans ce lieu en fin d’après-midi et était partie pour y passer la soirée. Occupée à écrire sur des feuilles de papiers, personne ne vint la déranger, se contentant de lui lancer des regards curieux.

Une lettre. Voilà ce qu’elle rédigeait. Une énième lettre qui resterait sans nul doute sans réponse. Blake semblait avoir disparu ou bien ne semblait plus être capable de faire face à cette sœur qui ne lui donnait qu’un aperçu erroné de ce qu’elle vivait réellement. De toute façon, quelle importance cela pouvait-il avoir ? Blake ne lirait probablement ses écrits car il devait être mort et elle l’ignorait pour l’instant. Reniflant autant pour faire remonter la drogue dans son organisme que pour contenir son émotion dans les mots qu’elle transmettait sur le papier, elle venait d’atteindre la troisième page d’écriture quand quelque chose d’étrange se produisit. Une voix s’éleva, distincte, plus haute que les autres mais surtout terriblement plus familière. Lula tressaillit, soudainement renvoyée dans son propre passé et ne put s’empêcher de relever la tête, ses yeux bleus se posant sur celui qui avait parlé. Et son cœur s’arrêta.

C’était la drogue. Forcément. C’était la seule explication rationnelle à ce merdier total auquel elle était confrontée. Elle était en train de faire une overdose et avait de sévères hallucinations. Ou alors, elle était morte et se voyait actuellement être dans un bar situé quelque part en enfer. Seulement, Blake ne méritait pas de se trouver dans cet enfer brûlant qu’elle se destinait. Lui avait fait tant de bien autour de lui, s’était battu pour le monde entier. Son seul manquement aurait été cet abandon qu’il avait fait subir à sa jeune sœur mais qu’elle lui aurait très certainement pardonné à l’avenir… Ou pas. Elle n’en avait pas la moindre idée en réalité. Elle resta figée devant cette apparition et son teint pâlit. Elle sentit son corps tout entier trembler et elle aurait aimé pouvoir crier son prénom pour attirer son attention. Au lieu de ça, elle resta silencieuse et immobile tandis qu’il buvait une première lampée de son verre de whisky sous les yeux écarquillée de la demoiselle. Depuis quand buvait-il cette merde ? Il n’avait jamais aimé ça et s’en était parfois même rendu malade.

Lula cilla durant plusieurs secondes et alla même jusqu’à se pincer le dos de la main pour essayer de comprendre ce qu’il se passer. Et quand cela fut fait, la surprise se transforma en un mélange de soulagement et de colère. Soulagée, elle pouvait l’être. Blake était vivant, debout sur ses deux jambes et semblait bien entier. En revanche… Que foutait-il à Seattle ? Pourquoi n’était-elle pas au courant de son retour ? N’y tenant plus, elle finit par se lever sans bruit et renifla une nouvelle fois avant de s’avancer vers lui. Elle ne s’était même pas rendue compte que ses yeux débordaient de larmes salées d’une joie qu’elle n’était pas encore prête à faire parler. Elle s’avança timidement de lui sans même qu’il ne la remarque. Puis, quand elle se jugea assez proche, ce fut sa voix brisée qui parla pour elle. « Blake… ? » Et il suffit qu’il tourne la tête vers elle pour qu’elle manque de s’effondrer, son cœur ratant quelques battements avant de sembler plus léger qu’il ne l’avait jamais été durant ces deux dernières années. Elle aurait aimé se jeter dans ses bras et le serrer contre elle, lui dire combien elle l’aimait et qu’il lui avait terriblement manqué. Au lieu de cela, elle resta immobile, ses yeux humide de larmes qui se déversaient doucement sur ses joues d’une joie qu’elle ne souhaitait pas tant la rage qu’elle avait à son encontre était grande. Et ce fut finalement elle qui parla pour elle. Avec vivacité, elle avait fermé son poing et venait de le projeter contre la joue de son frère. La douleur parcourut ses doigts et sa main et elle lâcha un petit gémissement et quelques jurons avant de prendre conscience que ce n’était apparemment pas une hallucination. « Et merde, putain ! T’es vraiment là ! » Le barman, intrigué, s’était avancé de l’altercation, prêt à intervenir en faveur de l’un ou l’autre des deux partis. Pour l’heure, il regardait cette jeune femme secouer sa main avec les sourcils haussés, pensant fortement que c’était la reine des idiotes.
crackle bones
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Blake Henley

Blake Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty11.06.16 17:22





Lula x Blake


♡ On the boulevard of broken dreams

Du moment où il a poussé la porte du bar, Blake se demande ce qui a bien pu lui passer par la tête. De toutes les idées qu’il aurait pu avoir pour se détendre, il a très certainement choisi la pire. Cet endroit, c’est tout ce qu’il déteste. Ou plutôt, tout ce qu’il cherche à éviter en ce moment. Le monde, le bruit, le confinement; autant de facteurs susceptibles de déclencher une crise. Sans oublier les souvenirs que ça réveillent. Au fil des jours, il parvient de plus en plus à identifier les environnements sources d’anxiétés et il ne doute pas une seule seconde que celui-ci en fasse partie. Il devrait fuir. Passer dans l’épicerie la plus proche et s’acheter une bouteille qu’il ira bien tranquillement boire chez lui. Pourtant, par pure fierté, il s’y refuse. Il ne fera pas partie de ces gens qui boivent seuls chez eux pour noyer leurs chagrins. Jamais. D’autant plus qu’il a entièrement conscience qu’il suffirait très certainement d’une fois pour que ça se reproduise de plus en plus régulièrement. Il a déjà bien assez de problème à régler en ce moment pour avoir envie d’ajouter l’alcoolisme à la liste. Aller dans un endroit public, ça l’oblige à garder un semblant de contrôle et c’est exactement ce qu’il recherche. Alors il se force à entrer malgré la boule d’angoisse qui lui tord toujours l’estomac. Il fait semblant, toujours et encore. Le chemin qui sépare l’entrée du bar du comptoir où il va s’installer lui parait interminable. C’est une lutte permanente contre lui-même qu’il mène et elle l’épuise de plus en plus. Il y a la partie irrationnelle de son esprit qui le pousse à fuir à toutes jambes pour aller se terrer chez lui, parce qu’il s’y sent en sécurité, et l’autre, qui l’exhorte à rester bien tranquillement ici, parce qu’il est hors de question qu’il s’empêche de vivre. C’est cette dernière qui remporte momentanément la lutte puisqu’il parvient à s’assoir et à commander un whisky, en ayant presque l’air normal. Ou peut-être pas, d’ailleurs. Il est pâle comme un linge, les cernes qu’il a sous les yeux commencent sérieusement à ressembler à des parachutes et comme bien souvent après une crise, ses jambes tremblent. Mais il est là et il parvient à s’exprimer à peu près correctement et à faire bonne figure. Et même s’il déteste se rabaisser à se l’avouer, c’est déjà une grande victoire pour lui. Il avale difficilement quelques gorgées de whisky, en tentant tant bien que mal d’ignorer le goût acre que ça lui laisse dans la bouche. De tous les alcool, c’est certainement celui qu’il déteste le plus. Mais c’est aussi celui qui lui monte le plus vite à la tête et ce soir, il a vraiment besoin de ça.

Lorsqu’il entend la voix qui raisonne dans son dos, il sursaute violemment. On aurait pu l’électrocuter que ça lui aurait certainement fait le même effet. Son sang se glace et il se retrouve figé, le verre à quelques centimètres des lèvres. Il vit un cauchemar, purement et simplement. Ce qui est en train de se produire ne peut pas être réel. Ça ne peut pas arriver. Pas maintenant, pas ce soir, pas ici. Pourtant, il n’a même pas besoin de se tourner pour savoir qu’il ne peut pas faire erreur. C’est sa soeur, il reconnaitrait sa voix entre mille. Mais pourquoi est-elle ici, dans ce bar ? C’est un endroit miteux, sale, mal fréquenté, c’est expressément pour ça qu’il l’a choisi. En plus, pour autant qu’il le sache, si Lula n’a pas déménagé depuis son départ, elle ne vit même pas dans le coin… Il ferme les yeux et prend une profonde inspiration, sachant parfaitement qu’il ne pourra pas éviter la réalité éternellement. C’est vrai, il voudrait se trouver n’importe où sauf ici. Il ne se sent pas prêt, pas alors qu’il peine à garder un lien ne serais-ce que minime avec le monde qui l’entoure. Il voudrait fuir, se trouver n’importe où sauf ici. Se terrer en attendant le bon moment pour refaire surface. Parce qu’aujourd’hui, ça n’est clairement pas le bon moment. Il a honte, parce qu'il n’a pas du tout envie qu’elle le voit dans cet état. Pourtant, à défaut de pouvoir faire autre chose, il se tourne pour lui faire face, la gorgée serrée à l’idée de ce qu’il va bien pouvoir lire dans son regard. Il ne doute pas un seul instant qu’elle soit en colère contre lui. Voire carrément folle de rage d’ailleurs. Il le serait à sa place. Six mois. Six mois qu’il n’a plus répondu à une seule de ses lettres et il ne l’a même pas informé de son retour à Seattle. Elle le pensait sans doute mort. Elle angoissait sans doute à l’idée que des militaires en tenue sombre viennent chez elle pour lui annoncer son décès, comme ils l’ont fait pour les familles des autres gars de son unité. Mais non, il est là dans ce bar et il ne lui a rien dit. Blake se mord la lèvre pour chasser les larmes qui lui montent aux yeux lorsqu’il se rend compte qu’elles dévalent en ce moment même les joues de Lula. Il n’est qu’un putain d’égoïste, il n’y a pas d’autres mots. Le pire, c’est qu’il ne pourra jamais lui donner les explications auxquelles elle a
pourtant droit. S’il le fait, il va s’effondrer. Et il ne peut pas se le permettre, parce qu’il sait qu’il ne pourra sans doute pas se relever après. Alors il attend. Qu’elle lui hurle dessus ou qu’elle le frappe, il ne sait pas encore trop. C’est la deuxième solution qui prime, et dans un sens, il doit bien avouer que ça lui convient beaucoup mieux. Entre le moment où il voit son poing fermé et le moment où il vient s’abattre sur sa joue, il aurait clairement eu le temps de se baisser. Il a été formé pour ça, c’est son boulot. Mais il n’en fait rien. Si ça peut aider ne serais-ce qu’un minimum à calmer la colère de Lula, c’est parfait.
   
Il est attaché. Bras et jambes liées, écartées. La douleur grandit à mesure que son agresseur le frappe. Un coup, puis deux, puis trois, il ne s’arrête plus. Le goût du sang lui envahit la bouche tandis qu’il reçoit un puissant crochet dans la mâchoire, sans avoir pu tourner la tête à temps.

Il se détourne brusquement tandis que sa soeur réalise qu’elle n’est pas en train de rêver et qu’il est bien ici. De nouveau, le sentiment de panique qu’il avait là-bas le saisit aux tripes et il lutte contre un haut-le-coeur. Très vite, il se saisit de son verre qu’il boit d’un trait, se raccrochant à la réalité à travers le goût amer du whisky qui vient lui brûler l’oesophage. Il se frotte machinalement la joue et s’étonne presque de tomber sur le barman qui observe la scène avec curiosité lorsqu’il promène son regard autour de lui. Ah, oui. Le bar, sa soeur, le coup de poing. Il inspire et se tourne de nouveau vers Lula, haussant un sourcil lorsqu’il réalise qu’elle s’est sans doute fait plus mal que lui. « Ça va ? Tu devrais t’essayer à la boxe, ça te réussirait plutôt bien je trouve… » Il porte son attention vers le barman, poussant son verre à travers le comptoir. « Je veux bien un autre verre, et une poche de glace pour la demoiselle, je ne vais pas lui sauter dessus si c’est ça qui vous inquiète. » À bien y réfléchir, il ne devait pas voir ça tous les jours. Deux ivrognes qui se battent peut-être. Une jeune femme de la carrure de Lula qui envoie son poing valser dans la figure d’un homme comme lui, certainement pas. D’ailleurs, à l’absence presque parfaite de bruit autour d’eux, il n’y a pas que lui qui avait dû être surpris. Blake ferme les yeux et se masse doucement les tempes. Il doit paraitre insensible il le sait, mais il fait tout son possible pour donner cette impression, pour garder le masque qu’il s’oblige à porter depuis qu’il est rentré. Il ne veut pas se laisser déborder par ses émotions. Il ne peut pas. Il doit absolument garder le contrôle, c’est vital. Quitte à ce que sa soeur le haïsse encore d’avantage. Il ne lui dira pas à quel point elle lui a manqué, à quel point il a eu peur de ne plus jamais la revoir. À quel point il s’en veut d’avoir dû couper les ponts de cette manière. Il ne lui dira pas parce que s’il le fait, la brèche s’ouvrira. Et que si elle s’ouvre, il va couler, inévitablement. « Je ne sais pas quoi te dire… » Vrai. Ou plutôt, j’ai des millions de choses à te dire mais rien que je ne puisse te confier dans l’immédiat. Il attrape avec reconnaissance le verre et la poche de glace que le barman leur amène, tendant cette dernière à la jeune femme. « Ça va ton poing ? Tu y es pas allé de main morte… Tu veux boire quelque chose? » Oui, la discussion semble complètement surréaliste et oui il agit comme si tout était tout à fait normal et comme s’il l’avait quitté quelques jours plus tôt à peine, ce qui, il n’en doute pas, ne va faire qu’attiser sa colère, mais dans l’immédiat, c’est la seule chose qu’il a trouvé pour ne pas se laisser déborder par le flot d’émotion qui le submerge petit à petit.

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Dernière édition par Blake Henley le 13.06.16 16:31, édité 1 fois
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Lula Henley

Lula Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty12.06.16 19:13

On the Boulevard of Broken Dreams

Lula & Blake

Telle une décharge électrique, la douleur lui avait irradiée tout le bras avant de transmettre l’information au cerveau, la forçant à venir la prendre avec l’autre en gémissant légèrement. Les paroles qui en suivirent ne furent que le fruit de cette expérience qu’elle espérait bien voir échouer. Mais non. Blake Henley, son frère, son modèle… Il était là, devant elle, à siroter un verre de Whisky pendant qu’elle le pensait mort, prisonnier ou elle ne savait quoi d’autre. Il descendit son verre cul-sec devant le regard surpris de sa jeune sœur avant de se masser doucement la mâchoire et lui accorder de nouveau son attention. Il eut la courtoisie alors de lui demander si elle allait bien. Elle aurait aimé lui jeter son autre main à la figure mais l’idée de se faire de nouveau mal lui effleura l’esprit, bien embêtée de penser qu’elle pouvait déjà s’être brisé une ou deux phalange. De la boxe ? Elle ? L’idée ne lui avait jamais effleuré l’esprit, même si, depuis qu’elle aidait les dealers à faire leurs jobs, elle avait pris soin d’apprendre à frapper en conséquence pour les aider en cas de problème. Elle n’était pas une grande combattante, ça non, mais des crochets et des directs, c’était assez instinctif, quand on y pensait.

La douleur lui donna envie de renifler de la poudre. Mais avec son frère dans les parages, ça s’annonçait bien compliqué. Elle continuait de se masser la main en grimaçant quand son frère interpella le barman, demandant un autre verre et une poche de glace. Elle aurait voulu lui rétorquer de se mêler de ses oignons, mais elle en avait bien besoin, en réalité. Puis, il le rembarra même sur le fait qu’ils n’allaient pas se battre davantage. Adressant à son tour un regard mauvais au barman, Lula n’était pas réellement sûre qu’il ait raison sur ce point. Si elle pouvait, elle le mettrait K.O, juste pour le principe, juste pour se venger de cette absence et de cette absence de nouvelles de sa part qu’elle attendait avec désespoir. Mais merde, qu’est-ce qu’il foutait à Seatle, elle qui le pensait toujours perdu quelque part en Irak où là où son unité aurait été envoyée ? Il avait intérêt à lui servir une excuse en béton si il ne voulait pas se prendre un deuxième crochet dans la face.

Mais au lieu de ça, il lâcha un soupir. Lula continuait à pleurer, mi-heureuse de le voir, mi-colérique de savoir qu’il n’avait donné aucun signe de vie durant ce temps et enfin, souffrant légèrement de ce coup qu’elle lui avait mis et sentant ses doigts lui faire mal. Alors quand il lui dit qu’il ne savait quoi lui dire, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. « Non mais c’est une blague ! Tu te fous de moi, là… T’as planqué une caméra quelque part, c’est ça ? » Elle essayait de se contenir mais sa voix demeurait forte, évacuant toutes les peines et toutes les frustrations sur son pauvre aîné qui semblait dans un bien misérable état pour commander du whisky encore et encore. L’envie de le secouer la pris mais elle resta figée sur place tandis que le barman revint. Blake lui tendit le sac de glace qu’elle prit d’un geste sec, le plaquant contre ses doigts douloureux. Elle renifla plusieurs fois tandis que son corps commençait à trembler d’un certain manque. Quelle idiote, pourquoi n’était-elle pas tout simplement allée aux toilettes avant d’adresser la parole à Blake ? Ah oui, parce qu’elle avait peur d’avoir croisé un fantôme.

Elle lui adressa un regard noir quand il souligna qu’elle avait bien mis tout son cœur à l’ouvrage en lui jetant son poing à la figure avant de lui demander si elle souhaitait boire quelque chose. Elle se tourna vers le barman. « Martini-Gin. » Si elle ne pouvait pas se droguer, il allait falloir qu’elle boive. C’était la seule solution. Le gars derrière le comptoir se retourna et Lula en profita pour rassembler ses affaires et les ramener sur le bar. Elle jeta devant Blake les quelques feuilles de papier sur lesquelles elle avait commencé à écrire sa lettre. « Tiens, t’as raison, tu m’auras au moins fait économiser un timbre. Tu m’en dois neuf autres. Parce que bon, chaque lettre restée sans réponse était la pire chose au monde pour moi… » Elle s’installa sur le tabouret à côté de lui et prit le verre que lui amena le barman avant de lui en demander un autre, retenant une grimace devant le gout des deux alcools mélangés. La rage se lisait encore dans son regard tandis qu’elle le retournait de nouveau vers son frère. « Putain de merde, Blake ! Je pensais que t’étais mort ! Je croyais que je te reverrais jamais et toi… T’es… T’es juste là en train de siroter une connerie de Whisky à deux sous sans même me prévenir. Me dis pas que ça fait six mois que t’es rentré, parce que j’te jure, j’t’achève ! » Elle tremblait, des pieds à la tête, mélange d’excitation et de manque. Ses yeux devaient être dilatés, comme bien souvent et, prenant conscience de la chose, elle pris soin de ne croiser que très peu le regard de son frère. Mais il y a une chose qu’elle ne contrôlait pas, c’était ces reniflement réguliers qui marquaient toujours plus son envie.
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Blake Henley

Blake Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty22.06.16 20:21




Lula x Blake


♡ On the boulevard of broken dreams

Un cauchemar, c’est tout ce que ça peut-être, n’est-ce pas ? Un énième tour que lui joue son esprit perturbé. Sa sœur lui manque et il pense beaucoup à elle, surtout depuis son retour en ville. Il anticipe le moment où il ira la voir autant qu’il culpabilise de ne pas l’avoir encore fait. C’est uniquement pour cela que sa voix raisonne maintenant derrière lui. C’est la seule explication logique. Parce que sérieusement, quelles sont les probabilités qu’elle se retrouve elle aussi dans ce bar miteux ? D’après l’adresse qui figurait sur la dernière lettre qu’il a reçue, elle vit toujours à Fremont en plus. Donc elle n’a strictement aucune raison de se retrouver ici ce soir, n’est-ce pas ? Pourtant, quand il finit par daigner se retourner, Blake doit bien admettre l’évidence: Lula est là, sous ses yeux. Et terriblement en colère contre lui en prime. Ce qui est tout à fait normal. D’ailleurs, il ne fait rien pour éviter son coup de poing, parce qu’il ne doute pas une seule seconde qu’il l’a complètement mérité. Cependant, il doit bien admettre qu’il n’avait pas envisagé l’hypothèse qu’elle se fasse plus mal qu’à lui. Aussi s’empresse-t-il de demander une poche de glace et un autre verre, dont il a actuellement terriblement besoin pour affronter la réalité en face. Il n’est pas prêt. Il ne veut pas la revoir maintenant, pas alors que le fil qui le relie au monde qui l’entoure est si mince. Pas alors qu’il peine toujours à rester dans ce bar, parce que s’il se concentre trop sur l’environnement qui l’entoure, il se revoit avec ses camarades, en Afghanistan. Surtout, il ne peut pas lui parler de ce qui lui est arrivé, il ne peut pas lui donner les raisons qui ont fait qu’il a subitement arrêté de lui écrire. Ça lui est complètement impossible. Tout ce qu’il veut lui, c’est oublier. Ne surtout pas y penser, ne surtout pas replonger dans tous ces souvenirs. Ils le hantent déjà bien assez comme ça pour qu’il ait la moindre envie de remuer le couteau dans la plaie. En plus, même s’il le voulait vraiment, il en serait incapable. Il revit ses souvenirs sans cesse mais quand il essaie d’en parler, c’est le trou noir, les mots restent coincés dans sa gorge. Putain d’ironie du sort, non ? Lui, il en rirait presque s'il n'était pas aussi désespéré.

Il voit bien que si elle pouvait lui en remettre une sans risquer se faire mal à nouveau, elle n’hésiterait pas une seule seconde. Ça fait deux ans qu’il ne l’a pas vu et il agit comme si la situation était tout à fait normale, comme s’il l’avait laissé il y a quelques jours à peines et qu’il ne lui devait pas la moindre explication. Il baisse les yeux tandis qu’elle lui demande s’il n’a pas installé une caméra cachée quelque part. Malheureusement, non. Mais j’aimerais bien que tout ceci ne soit qu’une blague, crois-moi. Il se passe doucement les mains sur le visage, tentant tant bien que mal de contrôler le flot d’émotion qu’il sent petit à petit monter en lui. Rester calme, surtout, rester calme. Il a envie de la serrer dans ses bras, de s’excuser et de lui dire à quel point elle lui a manqué mais il n’en fait rien, il se contente d’éviter son regard tout en buvant une nouvelle gorgée de Whisky. Instinctivement, il fronce les sourcils tandis qu’elle demande un Martini-Gin au barman. Puis il se souvient qu’elle a vingt-sept ans, qu’il est particulièrement mal placé pour parler de consommation d’alcool en ce moment et surtout, qu’il n’est pas son père, ce qu’il oublie bien souvent malgré lui. Il a toujours eu tendance à la surprotéger, alors qu’il ne fait absolument aucun doute à ses yeux qu’elle n’a pas plus besoin qu’il le fasse, et ce depuis bien longtemps déjà. Après tout, elle n’avait que quinze ans lorsqu’il s’est engagé dans l’armée et malgré tout, elle a su mener ses études avec brio et décrocher un job dès son diplôme en poche, ce dont il est extrêmement fier. Elle est indépendante, c’est évident.

Le jeune homme sent son coeur se serrer et une boule désormais familière monter dans le creux de sa gorge lorsque Lula se lève pour récupérer ses affaires et qu’elle vient jeter devant lui la lettre qu’elle devait lui écrire avant qu’elle ne le voit nonchalamment installé là. Son regard se fixe sur l’une des feuilles sans qu’il ne la voit vraiment et il inspire profondément pour tenter de se calmer tandis qu’elle lui fait remarquer à quel point cela a été dur pour elle de lui écrire sans jamais rien recevoir en retour. Blake n’a aucun mal à l’imaginer. Il devine sa crainte lorsqu’elle a commencé à ne plus recevoir de réponse de sa part. Crainte grandissante au fil des mois, qui a certainement dû finir par se transformer en une sorte de certitude, dont elle ne pouvait qu’attendre tristement la confirmation; il ne lui répondrait plus jamais, il ne rentrerait pas, c’était fini. Ce dont elle avait précisément peur depuis qu’il avait pris la décision de s’engager dans l’armée avait fini par se produire. Sauf que maintenant, elle le voit dans ce bar. « Je sais… » Il a parlé si bas qu’il n’est même pas sûr qu’elle soit parvenu à l’entendre. Malgré tout, il attrape de nouveau son verre dont il boit quelques gorgées, luttant pour ne pas le finir d’un trait. « Je sais mais je n’ai pas eu le choix. Et après les choses étaient… compliqué. » Il hausse un sourcil et se tourne plus franchement vers elle tandis qu’elle commande un nouveau verre, avant même d’avoir fini son martini. Non pas qu’il la juge, mais il trouve son comportement de plus en plus étrange. Quelque chose le gêne sans qu’il ne parvienne à mettre le doigt dessus. Cependant, lorsqu’elle se tourne vers lui et qu’il croise son regard pour la première fois, la lumière se fait immédiatement dans son esprit. Pupilles dilatées, reniflements, tremblements; il n’y a qu’une seule chose capable de déclencher ces symptômes. Une chose qu’ils connaissent tous les deux très bien, pour avoir vu leurs parents en prendre durant des années. Elle se drogue, il en est absolument persuadé. Et on aurait pu le frapper qu’il aurait ressenti exactement la même chose que maintenant. Cependant, il ne dit absolument rien. Il prend une profonde inspiration et il serre les poings tandis qu’elle vide son sac. Sa lèvre tremble un peu et il sent les larmes lui monter aux yeux mais il serre les dents pour ne pas craquer. Si fort que ça lui fait presque mal lorsqu’il se force à décrisper un peu sa mâchoire. « Non, je suis rentré tout récemment. » Est-il vraiment revenu au final ? Il n'en a pas vraiment l'impression. Toujours est-il que son ton a complètement changé. Il est froid, presque cassant. À nouveau, il termine son whisky d’un trait et il tend son verre au barman, sans un mot. Ce dernier hausse un sourcil mais lui tourne le dos pour aller le resservir sans le moindre commentaire. « Depuis combien de temps ? » Son regard est braqué sur sa sœur maintenant. Il ne fuit plus, terminé. « Depuis combien de temps tu te drogues, Lula ? » Il crache les mots presque douloureusement et essuie d'un geste rageur les quelques larmes qui coulent le long de son visage, bien malgré lui.  
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Lula Henley

Lula Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty30.06.16 16:17

On the Boulevard of Broken Dreams

Lula & Blake

Je sais. Ces deux simples mots étaient pires que tout au monde aux oreilles de Lula. Elle crut rêver quand il les murmura si bas la première fois. Non, il ne pouvait pas avoir le culot de lui répondre un truc aussi con. C’était impossible. Mais quand il les reprit après, se justifiant un peu plus, Lula aurait aimé qu’on la gifle, c’aurait été moins douloureux. Il osait prétendre savoir. Il osait dire qu’il n’avait pas eu le choix. La brune laissa ses yeux s’écarquiller tandis que la colère reprenait le dessus devant autant d’audace. La prenait-il encore seulement pour une enfant âgé d’une quinzaine d’années ? La pensait-il suffisamment idiote pour tenter de l’entourlouper de la sorte ? L’estomac de la jeune femme se tordit tandis qu’ele resongeait à tous ces instants de terreur, cette sonnette qui retentit, elle qui ouvre au facteur, la peur au ventre de croiser le regard désolé d’un officier. Mais jamais rien de cela ne s’était produit car Blake ne courrait pas le danger qu’il laissait croire, planant au dessus de sa tête. La pire chose qui aurait pu lui arriver durant ce temps aurait été de se faire renverser par une voiture ou mourir d’une syrose, étant donné la dose de Whisky qu’il ingurgitait. Mais merde, depuis quand il buvait du Whisky ?

D’une traite, elle finit à son tour son verre tandis que le barman lui ramène le suivant sans réellement comprendre ce que font ces deux loustics étranges dans son bar. Lula lui adressa un regard noir avant de le remercier avec une acidité franche. Elle adressa le même regard à son frère tandis qu’il commençait à la dévisager avec moins de gêne, comme cherchant à la reconnaître sous des traits qui n’étaient guère les siens. Lula fronça les sourcils avant de détourner ses yeux bleus du regard agresseur de son aîné. Et alors, elle pleurait de nouveau, cherchant des réponses à toutes les interrogations qui se bousculaient chaotiquement dans sa tête. Le manque se faisait sentir, la rendant plus fébrile, plus sensible tandis qu’elle reniflait avec toujours la même intensité et la même fréquence. Une chose qui faisait maintenant partie d’elle et qu’elle ne remarquait même plus, contrairement à tous les gens qui avaient tendance à l’entourer. Tous ? Ironie terrible lorsque l’on savait que jamais elle n’avait été aussi seule que depuis ces quelques mois. La souriante Lula, celle qui charmait les esprits et aurait pu avoir le monde à ses pieds n’était plus que l’ombre d’elle-même, repoussant les autres de peur d’être blessée, se montrant dure, froide, cynique et parfois même cruelle avec ceux qui cherchaient à venir vers elle. Link Seat l’encourageait à cela et elle se laissait voguer sur cette vague, s’éloignant des rivages et laissant le vide l’entourer.

Blake répondit à sa question alors que la rage était toujours bien présente en elle. « Tout récemment… Quand ? Quand exactement ? » Son ton était sec, impitoyable et ne laissait guère place à l’esquive. Elle en avait plus qu’assez d’être considérée comme une enfant dans les yeux de ce frère à qui elle devait tout ce qu’elle était aujourd’hui, aussi bien les bons côtés que les mauvais. « T’es parti deux ans Blake. DEUX ANS ! Et tu ne songes même pas à me passer un coup de fil pour me dire que t’es rentré ? Franchement, j’sais pas ce qui me retiens… » Peut être la douleur vive de sa main droite qui se réveilla à moitié à cet instant. Elle souleva le sac de glace et l’observa rapidement. Elle n’avait pas l’air de gonfler… Mais bordel, ça faisait un mal de chien…

Puis, ce fut à lui de poser des questions. Finissant d’une traite son verre, il le donna distraitement au barman, son regard braqué sur elle et lâchant deux mots qui firent hausser les sourcils de Lula qui ne comprenait pas où il voulait en venir. Il jouait au perroquet en répétant ses propres interrogations ? Mais la réponse fut plus explicite lorsqu’il apporta quelques précisions à son interrogation. Et le sang de la brunette ne fit qu’un tour, prenant conscience que son état devait être largement visible pour ne pas être capable de tromper son frère qu’elle n’a pas vu depuis deux ans. Alors bon… Autant laisser tomber l’idée de dissimuler le truc plus longtemps ou de nier, non ? Lula sourit légèrement d’un air mauvais, s’affalant un peu plus sur la chaise haute qu’elle occupait et buvant une nouvelle gorgée de son verre. « Oh… Disons… Tout récemment ? » Clairement, elle avait envie de le prendre pour un con à son tour. Elle renifla volontairement un peu plus fort pour le provoquer. Le grand frère Henley n’était pas au bout de ses surprises avec elle et il avait intérêt à être bien accroché. « Chacun ses lubies… Regarde toi.. je croyais que tu ne pouvais pas encaisser un verre de whisky sans dégueuler. »
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Blake Henley

Blake Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty18.09.16 15:47




Lula x Blake


♡ On the boulevard of broken dreams

Restes calme. Ne t'énerves pas. Ce sont les quelques mots que Blake se répète comme un mantra depuis le début de sa conversation avec Lula. Pourtant, il sent l'agacement poindre en lui et amplifier à mesure que les secondes s'écoulent. Il s'attendait à ce qu'elle réagisse de la sorte, c'est normal. Cela fait des mois qu'il n'a pas donné le moindre signe de vie et elle le retrouve ici, tranquillement accoudé au bar en train de boire un verre. Bon, ok, plusieurs verres. Il y a de quoi être en colère, il le serait tout autant à sa place. Il n'ose imaginer l'étendue de sa rage, et surtout de son inquiétude, si c'est elle qui était partie sans plus donner de nouvelles par la suite. Mais c'est plus fort que lui. Même en comprenant totalement sa réaction, il ne supporte pas de lire dans son regard qu'elle ne croit pas à un mot de ses justifications. Pense-t-elle vraiment que s'il avait eu le choix, il aurait sciemment pu arrêter de lui écrire ? Elle est sa famille, sa seule famille. C'est quasiment lui qui l'a élevé. Comment aurait-il pu se permettre de faire cela ? Et surtout, pourquoi ? La vérité, c'est que ça l'a rendu malade lorsque leur chef leur a ordonné de ne plus envoyer de lettres. Parce qu'il savait exactement ce que ses proches en déduiraient. Tout au long de ses autres missions, il a mis un point d'honneur à donner de ses nouvelles régulièrement, même lorsqu'il n'avait rien d'intéressant à dire. Mais en Afghanistan, il n'a pas eu le choix, il a été forcé d'obéir. C'est ce qu'on attendait de lui, et c'est ce qu'il se devait de faire en toute circonstance. Question de sécurité, lui avait-on dit. Si seulement il avait su... « Tu sais quoi, crois ce que tu veux d'accord ? Mais mon seul tort, c'est de ne pas t'avoir appelé dès que je suis rentré. » Ces quelques mots sont prononcés sans intonation particulière, parce qu'il sait parfaitement que son accès de susceptibilité n'est en rien justifié. Cependant, quand bien même l'aurait-il réellement voulu, comment aurait-il pu la contacter lorsque sortir de son appartement pour aller à l'épicerie sans faire de crises d'angoisse ou sans avoir de flashs relevait davantage de la mission impossible que d'autre chose. Même s'il s'agit de sa soeur, Blake sait qu'il en aurait été incapable. Et même maintenant, le peut-il vraiment ? Il en doute. Même si elle lui a horriblement manqué et qu'une part de lui est heureuse de la revoir, l'autre, celle qui domine et qu'il peine à faire taire, lui hurle de rentrer chez lui, où il sera en parfaite sécurité et où il n'aura pas à cacher celui qu'il est devenu.

Lula, drogue. Les deux mots se fraient lentement un chemin jusqu'à son esprit tandis qu'il l'observe plus franchement, faisant mine de ne pas remarquer le regard noir qu'elle lui adresse. D'abord, ça n'a aucun sens. Pas elle, pas sa soeur. C'est tellement à dix mille lieux des pires choses qu'il aurait pu imaginer qu'il ne parvient même pas à décoder l'information, qui est pourtant d'une cruelle évidence. Mais au bout de quelques secondes qui lui paraissent à la fois être trop courtes et durer une éternité, la lumière se fait enfin. Elle se drogue. Et depuis un certain temps pour que le manque se ressente à tel point qu'il puisse l'observer. Il le sait parfaitement, lui qui a passé toute son enfance à constater avec amertume les effets que pouvait engendrer la fameuse poudre blanche sur ses géniteurs. Alors il est parti dès qu'il a été en âge de le faire, sortant par la même occasion l'enfant qu'elle était encore de cet environnement hostile, de cet endroit qui jadis fut leur maison, mais qui au fil des ans s'était davantage transformé en un repère de dealers et de drogués de toutes sortes. De toute manière, le jeune homme n'avait pas le souvenir de s'y être un jour senti chez lui. C'est pour cela que jamais, même dans ses pires cauchemars, Blake n'aurait pu imaginer que Lula suive les traces de leurs parents, qu'elle retombe dans ce schéma qui avait failli les conduire à leur perte. La colère. C'est ce sentiment qui monte en flèche lorsqu'il prend conscience que c'est ce qui est pourtant arrivé. Contre elle peut-être, mais surtout contre lui-même, pour ne pas avoir été là, pour avoir été incapable de faire en sorte que cela ne se produise pas. « Bordel, mais j'en sais rien Lula ! Depuis une semaine, peut-être deux ! » Il élève la voix sans même s'en apercevoir, tout en attrapant d'un geste rageur le verre que le barman vient de déposer devant lui. Le silence se créer progressivement autour d'eux, tandis que tous les clients semblent tout à coup s'intéresser au duo étrange qu'ils forment et à leur conversation. Mais Blake ne le voit même pas. « Bien sûr que j'y ai pensé putain, c'est juste que les choses ne sont pas aussi simples que tu as l'air de le croire. » Son regard ne quitte plus la jeune femme tandis qu'il l'interroge. Pour essayer de comprendre, pour trouver ce qu'il a pu faire, ou peut-être ne pas faire, pour qu'elle en arrive là. Mais il ne peut que serrer les poings encore un peu plus tandis qu'un sourire qu'il ne lui connaissait pas se forme sur ses lèvres et qu'elle répond à sa question en se payant clairement sa tête. Et tandis qu'elle lui fait remarquer, à juste titre sans doute, qu'elle n'est pas la seule à avoir changé, Blake serre tellement fort le verre de whisky qu'il tient toujours qu'il finit par se briser. « Et merde putain ! » Brusquement, il secoue sa main pour faire tomber les bouts de verre qui s'y sont plantés. Sa rage est telle qu'il ne ressent même pas la douleur. De toute manière, il a connu bien pire. Par contre, tandis qu'il commence à saigner et que sa vue se brouille, il réalise subitement qu'il doit s'isoler. « Je reviens. » Sans un regard pour Lula, il se dirige à grandes enjambées vers les toilettes, s'enfermant dans la première cabine libre qu'il y trouve. Ses mains tremblent tandis qu'il allume le robinet pour rincer sa plaie. Alors que le rouge de son propre sang se répand dans l'évier, et envahit par la même occasion son champ de vision, il sent l'environnement autour de lui se modifier. Et de nouveau, la chaleur étouffante de l'Afghanistan vient lui brûler la peau. Surtout, il y a son estomac qui se serre à tel point que ça lui fait mal. Cette terreur à l'état pur qui le saisit et qui court dans ses veines qu'il peut presque sentir pulser, en même temps que les battements de son coeur qui s'affolent. C'est comme s'il n'était jamais parti, comme s'il n'avait jamais quitté ce camp dans lequel il n'a pourtant été retenu prisonnier que quelques heures. Et pire que tout cela réunit, il y a l'impuissance. L'impuissance mêlée à une forme d'acceptation, parce qu'il sait que d'une seconde à l'autre, il pourrait mourir, comme une partie de son unité est morte sous ses yeux. Pire que cela, il attend que ça arrive. Il a peur bien sûr, mais pas de cela. La torture l'effraie. Savoir qu'on pourrait le maintenir en vie pour obtenir des informations qu'il ne pourra jamais donner, ça, c'est terrifiant. D'ailleurs, c'est le scénario le plus probable. Pourquoi l'aurait-on séparé du reste du groupe autrement ? Pourquoi serait-il enfermé dans cette pièce, si petite qu'il peine à s'y tenir assis, s'ils avaient l'intention de l'assassiner ? Soudain, un cri si perçant que Blake a l'impression qu'il vient de l'intérieur même de son crâne interrompt le silence presque religieux qui régnait jusqu'alors autour de lui. Il frissonne de tous ses membres lorsqu'il réalise qu'il s'agit de son chef. Durant les minutes qui suivent, cela se reproduit à de multiples reprises, ne laissant aucun doute quant à ce qui se déroule dans une des salles avoisinantes. Égoïstement, il voudrait arrêter d'entendre. Il voudrait que son esprit cesse d'essayer d'imaginer la scène, mais il en est purement et simplement incapable. Ce sont des coups agacés frappés à la porte de sa cabine qui ramènent brutalement le jeune homme à la réalité. La respiration saccadée, les membres tremblants, il se relève difficilement et se passe un peu d'eau sur le visage avant de se décider à sortir. L'homme qui lui fait face s'apprête visiblement à lui faire une remarque, mais sa bouche se referme d'elle-même et il se contente d'une grimace désolée. L'expression qu'arbore Blake ainsi que sa peau devenue blême témoigne à sa place qu'il a une bonne raison d'être resté enfermé dans ces toilettes aussi longtemps. Luttant pour ignorer la sensation d'angoisse qui lui déchire l'estomac, il rejoint difficilement le comptoir du bar où est resté posé son portefeuille. « Je peux pas rester là, il faut que je prenne l'air » souffle-t-il, se gardant bien de croiser le regard de sa soeur. Aussi vite qu'il le peut, il sort assez d'argent pour payer ses consommations ainsi que celles de la jeune femme et le donne au barman. Ensuite, il marche jusqu'à la sortie et rejoint la première ruelle plus ou moins déserte qu'il trouve dans les alentours. Assis à même le sol, le dos contre le mur, il s'efforce de maitriser sa respiration plus qu'irrégulière ainsi que de calmer les battements de son coeur qui ne semblent pas vouloir ralentir.               
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Lula Henley

Lula Henley
On the boulevard of broken dreams (Lula) Empty27.09.16 15:30

On the Boulevard of Broken Dreams

Lula & Blake

S’il y avait bien une chose pour laquelle Lula avait été douée, c’était pour pousser les gens dans leurs retranchements, au bout de leurs limites et essayer de les faire craquer. Plus d’une fois, ça n’avait pas joué en sa faveur, certains n’hésitant pas à lui rendre les coups qu’elle offrait verbalement de manière physique. Mais avec Blake, elle savait très bien qu’elle ne risquait rien sur ce plan là. Elle gagnait tout à le pousser à bout, à essayer de connaître la vérité sous tous ces secrets. Et d’ailleurs, cette stratégie ne tarda pas à payer. Son aîné finit par craquer, lui disant qu’elle pouvait croire ce qu’elle voulait, reconnaissant finalement que oui, il avait eu tort de ne pas la contacter dès son retour à Seatle. La jeune fille fronça les sourcils. « Bah c’est toujours bien de le reconnaître ! » Elle lui en voulait vraiment et le ton monotone qu’il employait était affreusement agaçant. Lula eut l’envie soudaine de l’attraper par les épaules et de le secouer comme un vulgaire arbre à fruits qui refuse de laisser tomber ses précieux produits. L’air franchement pincé, elle but une nouvelle gorgée de son verre, lâchant un profond soupir.

Passer un coup de fil. Elle estimait qu’il ait au moins pu faire cela. Et pour toute réponse, il ne fit que hausser de nouveau le ton, attirant un peu plus les regards sur eux. Il venait de lui cracher à la figure que ce n’était pas aussi simple qu’il ne le paraissait. Alors quoi ? Il avait été blessé ? Il n’en avait physiquement pas l’air, du moins, pas pour le moment. Lula ne pouvait pas et ne voulait pas comprendre en quoi les choses pouvaient être compliquées. Tout était simple. Il l’avait ignorée, abandonnée, lui avait tourné le dos pour revenir à son insu. Il n’avait pas envie de la voir, c’était aussi simple que cela. Alors quoi, avait-il réellement eu envie de couper les ponts avec elle, la seule famille qui lui restait ? Elle refusait d’y croire, pas quand elle n’avait toujours eu que lui et qu’il était son frère, mais aussi son meilleur ami et son allié dans la vie.

Et finalement, son sang ne fit qu’un tour lorsqu’elle réalisa qu’elle venait d’être perçue à jour par son frère qui, certes, la connaissait bien, mais qui ne l’avait pas vue depuis un long moment. Son regard océan ne quitta pas Blake et ce fut presque avec cynisme qu’elle sourit pour mieux le provoquer en lui rebalançant ses propres réponses quelques instants plus tôt. Tu ne t’en sortiras pas comme ça, Blake. Et alors, la colère du jeune homme se fit sentir pour de bon. La pression qu’il exerçait sur son verre finit par le faire voler en éclat. La surprise força Lula à lâcher un petit cri tandis qu’elle se recule légèrement. Elle regarde, sans mot dire, la main de son frère d’où se glissent quelques gouttes de sang. Son regard paraît soudainement désolé et inquiet. Pousser son frère à bout, oui, le blesser, non. Avant même qu’elle ne puisse réagir, il lâche quelques jurons avant de se lever de son tabouret et lui signaler qu’il revient. Elle espérait bien qu’il allait revenir, elle n’avait pas fini de lui dire ce qu’elle pensait de son comportement. Et puis, maintenant qu’elle l’avait retrouvé, elle n’allait pas lâcher son frère comme ça.

Elle le regarda filer aux toilettes. Le barman pesta conter ce verre brisé et Lula ne put s’empêcher de lui adresser un regard assassin. « Si vous ne souhaitez pas ramasser la merde, faut pas se lever le matin, hein ? » L’homme ne répondit rien, la laissant seule avec son verre qu’elle acheva rapidement. Combien de temps Blake resta dans les toilettes ? Elle n’en eut pas la moindre idée mais cela sembla durer une nouvelle éternité. Elle était là, encore accoudée au bar, observant les allers et venus des hommes aux toilettes, espérant retrouver rapidement celui qui avait fait une partie de ce qu’elle était aujourd’hui. Mais rapidement, l’inquiétude gagna la jeune femme qui se surprit à renifler. L’angoisse était une des raisons pour laquelle elle avait commencé à plonger. Ses angoisses, ses doutes, ses craintes… Elle avait beau avoir sérieusement envie de lui arracher la langue, elle ne pouvait pas s’empêcher de se faire du souci pour lui.

Aussi, quand il sortit des toilettes, blême, elle ne dit rien, se contentant de l’observer avec des yeux ronds. Il marmonna plus qu’il ne parla, signalant qu’il devait sortir, prendre l’air. Lula resta muette de stupeur, ne sachant que dire ou que faire. Elle l’observa quitter les lieux. Les tremblements la saisirent doucement, la rappelant à ses obligations. Elle avisa le billet laissé là par son frère et se dirigea à son tour dans les toilettes. Rapidement, elle abaissa la cuvette et sortit de son sac son précieux sachet de poudre. Ses gestes étaient maîtrisés, elle qui n’en était plus à sa première ligne, achevant son œuvre en glissant les reste de poudre qu’elle n’avait su inspirer sur ses gencives. Elle renifla plusieurs fois avant de sortir, frottant sa narine avec soin pour que personne ne puisse remarquer vraiment ses méfaits. Mais les pupilles de ses yeux bleus océan de dilatèrent et ne laissèrent que peu le doute sur son addiction. Elle tourna cependant les talons et quitta le bar à son tour, son sac à main de retour sur son épaule.

Elle pensait qu’il serait là, devant le bar, à attendre. Mais non. Il avait fui. Il s’était tiré. Une fois de plus. Devait-elle vraiment en être surprise ? Finalement, Lula ne l’était qu’à moitié. Tous les gens de son entourage finissaient par se montrer déçus, pourquoi Blake devrait-il la supporter plus que tous les autres ? Elle aurait aimé pleurer, mais elle était juste trop sous le choc pour y parvenir. Et puis, à quoi ça l’aurait avancé ? Shootant dans une canette qui trainait là, elle finit par marcher. Errer, voilà la seule chose à laquelle elle semblait bonne. Son chemin la mena dans une ruelle, et la coïncidence frappa de nouveau. Il était là. Assis par terre, il semblait en proie à une vive panique. Lula resta là, immobile, incertaine de la situation. Merde. La culpabilité finit par l’atteindre et doucement, elle sentit les larmes glisser sur ses joues. « Je suis désolée… » A quoi devaient-ils ressembler tous les deux ? A des débris que la vie n’avait pas épargné. Elle laissa son sac glisser au sol et se pencha vers lui, posant une main sur son épaule. Elle avait beau être sous l’effet de cocaïne, elle demeurait suffisamment lucide pour savoir quoi faire. « Respire profondément… T’es en train d’hyperventiler, ça va se calmer mais il faut que tu essaie de contrôler ton souffle. La suite viendra d’elle-même. » Ah, ça, elle était plus qu’au courant, ayant elle-même eut son lot de crises d’angoisse à gérer sous drogue ou non, en tentative de sevrage ou non. Son autre main vint prendre celle de son frère. Ils s’étaient retrouvés, après tout ce temps. Il n’était pas mort. Lula se raccrochait à de faibles idées telles que celles-ci pour essayer de relativiser, mais rien n’était moins sûr qu’un nouveau départ précipité de son frère elle ne savait où.
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