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 « J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan)

BREATH OF LIFE :: THE EMERALD CITY :: North End. :: Greenwood. :: Green Lake Park.
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Blake Henley

Blake Henley
« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan) Empty10.06.16 18:23

A. Jordan Anderson Blake Henley
Le titre du rp...
Statut + Privé
Lieu +Green Lake Park
Date + Fin mai
Moment + Nuit
Météo + Pluvieux
Prévention -18 + Non
Intervention du PNJ + Non
Si c'est un souhait, direction les demandes.
Breath of Life + Tous droits réservés.
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Blake Henley

Blake Henley
« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan) Empty10.06.16 18:29

« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. »
ALEKSANDRA & BLAKE

Il a chaud. La sueur dégouline le long de son dos, il sent distinctement les gouttes qui coulent. Le soleil tape fort, beaucoup trop. Il ne porte plus son casque mais son uniforme lui colle à la peau, poisseux, comme toujours. Ici c’est comme ça que ça marche, il n’y a pas de juste milieu. Il y a quelques mois encore, lorsque c’était l’hiver, il avait l’impression que l’un de ses membres allait se détacher tant il gelait. Maintenant, c’est tout l’inverse, il suffoque. Il suffoque mais en même temps l’horreur et la peur le glacent sur place. Il regarde face à lui ; son camarade David ne porte plus que le bas de son uniforme, on l’a allégé du reste. Son visage est contracté par la douleur et le regard de Blake descend lentement jusqu’à son torse. Il voudrait hurler quand il voit mais il ne peut pas, il est comme paralysé, rendu muet par la boule d’angoisse qui enfle dans sa gorge et qui semble presque vouloir exploser. Il est complètement impuissant, ses bras et ses jambes attachés à des cordes qui le maintiennent fermement appuyé au mur. Un homme fait face à David, canif à la main. Il frappe, érafle, entaille, lacère sa peau sans se soucier des cris de plus en plus déchirant que pousse sa victime, qui finit d’ailleurs par supplier qu’on l’achève. Pourquoi il fait ça ? Pour obtenir des noms. Des noms qu’aucun des six militaires présent ne donnera jamais sous peine de faire capoter ce qu’ils se tuent à mettre en place depuis deux ans bientôt pour faire tomber la filière terroriste et qui vient d’être largement compromis par l’embuscade dans laquelle ils sont tombés. Ils savaient parfaitement à quoi ils se risquaient en s’engageant dans cette mission et le pire est arrivé. Ils vont tous crever ici, ils en ont parfaitement conscience.

Un cri rauque s’échappe de la gorge de Blake lorsqu’il se redresse brusquement, le cœur battant la chamade, tous les sens en alerte. Il panique en se rendant compte qu’il ne peut plus bouger avant de réaliser, dix longues secondes plus tard, qu’il est simplement complètement enroulé dans ses draps. Il se dégage comme il peut, ses mouvements saccadés par ses membres endoloris, comme toujours entravés par la corde qu’il sentait il y a encore quelques instants, et quitte son lit comme s’il l’avait brûlé. La peur lui tiraille le ventre, il faut qu’il bouge. Il ne peut pas rester là, il doit sortir de cet appartement au plus vite. Il ne veut pas penser à ce qu’il vient de revivre dans son rêve, à la manière dont David a été exécuté devant ses yeux, il faut qu’il oublie. Il est trempé de sueur et il doit être quatre heures du matin mais il s’en moque totalement. Le temps n’a pas vraiment de prise sur lui en ce moment, il vit uniquement en fonction du bon vouloir des souvenirs qui se rappellent sans cesse à lui. Rapidement, il enfile un survêtement. La douche attendra son retour, il ne passera pas une minute de plus ici. Il étouffe. Dès qu’il se retrouve dehors, il prend quelques goulées d’air dont il a horriblement besoin. Puis, sans se laisser le temps de penser, il commence à courir, tentant tant bien que mal de mettre son cerveau sur pause. Pourtant, il sait que ça n’est pas comme ça que ça marche. Ce n’est pas lui qui choisit quand il se souvient et quand il oublie, ça s’impose à lui, c’est tout. D’ailleurs, tandis qu’il court, il entend distinctement des explosions derrières lui qui lui font accélérer la cadence. Des feux d’artifice sans doute qui dans son esprit dérangé se transforment en bombe.

Quand il arrive à hauteur de Green Lake Park, Blake est à bout de souffle. Pas à cause de la course mais à cause de l’angoisse qui lui étreint l’estomac et qui refuse de le lâcher. Il s’arrête, penché en avant, ses mains reposant sur ses genoux. Il fait de son mieux pour se calmer, ignorant ses jambes qu’il sent trembler compulsivement. Il déteste cette sensation, cette impression de ne pas pouvoir garder le contrôle de son propre corps et de ses pensées qui vont et viennent comme elles veulent malgré les efforts remarquables qu’il met en place pour oublier. Il reste plusieurs minutes dans cette position et finit par se redresser, fouillant dans ses poches pour en sortir une cigarette qu’il allume dans la foulée et qu’il vient caler entre ses lèvres. Son cœur manque de s’arrêter lorsqu’il s’avance un peu le long de la promenade et qu’il discerne au travers de la nuit une silhouette adossée quelques mètres plus loin. Une silhouette qu’il reconnaitrait entre mille ; Aleksandra. Il n’a aucun doute, il sait que c’est elle dès qu’il l’aperçoit, c’est évident. Il a tant pensé à elle qu’il sait qu’il ne peut pas se tromper, que c’est impossible. Jamais il ne la confondra avec quelqu’un d’autre, pas elle. Cependant, il n’a pas la moindre idée de ce qu’il est censé faire, il reste là, son regard braqué sur elle sans oser ni s’avancer dans sa direction ni faire marche arrière. Son cœur et sa raison s’affrontent et en l’instant et il serait incapable de dire lequel des deux va remporter la partie.
AVENGEDINCHAINS & TUMBLR


Dernière édition par Blake Henley le 13.06.16 16:20, édité 1 fois
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A. Jordan Anderson

A. Jordan Anderson
« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan) Empty10.06.16 18:33

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- BLAKE & ALEKSANDRA -


Êtes-vous déjà tombé amoureux ? Avez-vous déjà ressenti la passion, la violence des sentiments ? C’est puissant et destructeur. C’est magnifique et pourtant si douloureux. Avez-vous connu le grand amour ? Celui qui vous bouleverse, qui vous marque à jamais. Celui qui vous hante, qui vous obsède. Empreinte d’un temps qu’on ne peut effacer. Souvenir indélébile. Ancré dans l’âme, tatoué sur le cœur. Ce genre d’amour est rare, précieux, unique… Il n’a pas de limite. Cet amour-là, elle l’a connu. Il y a des années maintenant. Et pourtant… Pas un seul jour ne passe sans qu’elle ne pense à lui, sans que son palpitant ne tressaille à son souvenir. Vouée à se rappeler sans cesse l’être envolé. Condamnée à aimer le même homme pour l’éternité.  Parce qu’elle le sait, jamais son cœur ne pourra battre pour un homme comme il a pu battre pour Blake. Comme il bat encore pour lui… Elle a su que ce serait différent à l’instant où son regard croisait le sien, à la seconde où elle a vu cet homme si particulier. C’était une évidence. Son évidence… Âme sœur trouvée et pourtant bien vite envolée. Tu me manques tellement Blake, si tu savais comme tu me manques…

De fines perles salées coulent le long de ses joues rosées. Elle ne dort pas. Elle ne dort plus. Plus depuis des jours, des semaines, peut-être même des mois. Depuis qu’il n’est plus là… Depuis qu’il a préféré fuir, laissant derrière lui son cœur abîmé, son âme déchirée. Pourquoi Blake, pourquoi ? Deux ans. Deux longues années qu’il est parti. Deux ans qu’elle meurt à petit feu, détruite par un vide qu’elle ne parvient à combler. Douleur immense, douce souffrance. S’il savait… S’il savait à quel point c’est dur sans lui, à quel point elle a mal. Tu m’as laissée tomber… Abandonnée. Oubliée. Elle ne s’est jamais sentie si seule, si désarmée. Il n’y rien de plus douloureux qu’un cœur brisé, rien de plus destructeur qu’un amour envolé. L’absence est une longue torture. Une souffrance silencieuse. Et puis il y a la peur… Oppressante. Étouffante. Parce que sa vie est mise en jeu sur un terrain de combat. Jeune homme brisé par une guerre qui n’est pas la sienne. Elle craint ce jour où on viendra la voir, la mine défaite, le visage fermé, le silence pesant qui annonce ce qu’elle redoute le plus. Parce qu’il n’est pas invincible… Et bien que l’absence soit douloureuse, elle n’imagine pas la violence de la souffrance qui la frappera lorsqu’il ne sera plus de ce monde. Car je préfère t’avoir perdu que te savoir parti à jamais…

Elle ne peut rester là, dans ce lit, l’angoisse qui prend aux tripes, la boule dans la gorge. Elle ne peut rester là à attendre que le temps passe et que Morphée vienne la délivrer de cette insomnie qui ne semble point vouloir partir. Je n’en peux plus… Besoin d’air, d’espace. Elle s’habille à la hâte, quittant rapidement cet appartement qui l’étouffe. Le souffle frais de la nuit l’enveloppe, la rassure alors que le silence des rues l’apaise doucement. Ces balades nocturnes sont devenues une habitude, un réflexe lorsqu’elle sent que ses émotions se font trop fortes. Jeune femme torturée. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Plus qu’un fantôme qui erre entre ces murs tentant désespérément de retrouver sa place. Une place qui n’a plus de sens puisqu’il n’est plus là… Elle marche d’un pas lent, sans même réfléchir. Elle sait où elle va. Instinct du cœur qui ne trompe pas. Les souvenirs qui guident, qui transportent. Drôle ironie, douce folie. Hantée par un passé qu’elle ne parvient à éclipser, la voilà là où elle ne peut y échapper. Parce que ce lieu est associé à Blake… Parce qu’elle se souvient de tous ces moments passés ici à ses côtés. Parce qu’elle se rappelle ces instants de bonheur, cette joie trop éphémère. Appuyée sur la rambarde, elle regarde au loin alors que le reflet de la lune sur l’eau donne à cet endroit un côté magique. Il y a quelque chose de pure dans ce moment, dans ces secondes de calme qu’elle parvient à grappiller. Et puis il y a le passé qui revient, qui surprend, qui bouleverse…

Elle sent un regard, une présence. Mais lorsqu’elle sa tête se tourne, elle ne croit pas ce qu’elle voit. Son cœur loupe un battement puis s’affole à sa vue. Non, c’est impossible. Elle doit rêver. Folie agréable qui se dessine sous ses yeux. Rêve devenu réalité. « Blake… » murmure-t-elle, la voix tremblante, l’émotion palpable. Paralysée. Elle ne peut plus bouger. Ce n’est pas possible… Et pourtant… Il lui faut quelques secondes avant de réaliser ce qu’il se passe, avant de comprendre qu’il ne s’agit pas d’un tour pervers de son esprit tordu. C’est bien réel… D’un pas rapide, elle s’approche du jeune homme, le cœur battant à tout rompre, les yeux qui brillent trahissant l’émotion qui la gagne. Elle s’accroche à son cou, le serre contre elle comme pour être certaine que tout cela est bien vrai, qu’elle ne dort pas, qu’il est revenu. Son parfum vient doucement embaumer l’air et alors elle sait. Elle sait qu’elle ne rêve pas. Il est de retour. Le grand amour tant attendu… « Tu es vivant, tu es vivant… » répète-t-elle doucement, soulagée de savoir qu’il n’a rien. Elle recule, finalement un peu gênée de son geste si spontané. Ça a été plus fort que moi… Les habitudes ont la vie dure. Elle a du mal à agir autrement avec lui. Tout était si naturel entre eux, si familier… Et tu as pourtant préféré tout arrêter…  Ses bras se croisent sur sa poitrine dans un geste protecteur, alors qu’elle regarde avec nostalgie cet homme tant aimé. Tu m’as tellement manqué Blake…


Dernière édition par A. Jordan Anderson le 29.08.16 23:30, édité 1 fois
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Blake Henley

Blake Henley
« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan) Empty10.06.16 19:45

« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. »
ALEKSANDRA & BLAKE

L’angoisse. Elle est là, elle lui tord l’estomac tandis qu’il fouille laborieusement dans ses poches pour en sortir une cigarette qu’il vient glisser entre ses lèvres, aspirant goulument quelques bouffées de tabac dans l’espoir, vain il le sait déjà, que la nicotine parvienne à l’apaiser. En vérité, il pourrait fumer un paquet entier que ça n’y changerait rien. Ses jambes tremblent toujours, son cœur s’affole de plus en plus tandis qu’il est en proie à des images, des sensations et des souvenirs qu’il n’a pas envie de revoir, qu’il ne peut pas se permettre de revoir, pas une nouvelle fois, pas maintenant. C’est trop dur. Ça fait trop mal. La course effrénée n’y a rien changé. S’empêcher de penser, c’est juste ce qu’il tente de faire pour se rassurer, pour se dire qu’il a une prise sur la situation, qu’il la contrôle. Alors il fait du sport pour s’épuiser, beaucoup trop. Il court, il se muscle. Sauf que dans le fond, il sait bien que c’est impossible, que ça ne marche pas comme ça. Il sait bien que quoi qu’il fasse, ce sera toujours là. Il n’est pas vraiment revenu d’Afghanistan et il ne sait pas du tout s’il y parviendra un jour. Tout ce qu’il sait lui, c’est le sang, les corps mutilés, les peaux lacérées, les cadavres, le regard des enfants devenus orphelin en un clin d’œil. Tout ça, c’est là, ancrés en lui. Ça le suit sans cesse, comme pour lui rappeler ce que peut engendrer la guerre à laquelle il croyait pourtant tant auparavant. Contre ce mal, il n’y a aucun remède. Il peut combattre, il peut nier, il peut faire semblant d’avoir oublié, la blessure restera toujours là, ouverte à vif, ravivée par la moindre étincelle qui viendrait à passer par là.

C’est seulement après quelques bouffées de tabac que Blake réalise où ses pas l’ont menés sans même qu’il ne s’en rende compte. Green Lake Park, bien évidemment. C’est si évident, si naturel qu’il soit là que pour un peu, il en rirait presque. Comment son inconscient aurait-il pu choisir un autre endroit que celui où il a tant partagé avec Aleksandra ? Cet endroit qui fut, à une époque qui lui parait beaucoup trop lointaine maintenant, son havre de paix, leur havre de paix, à tous les deux. Epoque lointaine certes mais les souvenirs sont là eux. Gravés à jamais dans son cœur, dans son âme. Indélébile, ineffaçable. Heureusement, car ce sont eux qui le maintiennent en vie, indéniablement. Amour puissant, magnifique, éternel. Amour destructeur, douloureux, impossible.

Lorsque le regard de Blake se pose sur la silhouette de la jeune femme, il croit d’abord rêver. Ce ne serait pas étonnant après tout, ça lui arrive tout le temps. Autrement, si c’est réel, pourquoi serait-elle ici à cette heure de la nuit ? Comment est-ce possible ? Il n’y croit pas. Son cœur s’emballe pourtant, parce qu’il sait aussi qu’il ne peut pas se tromper. Que s’il la reconnait, c’est que c’est elle et pas une autre. De toute manière, il sent que c’est elle, c’est évident, logique. Mais il est là, figé, incapable de l’approcher. Il a tellement peur qu’elle ne soit qu’une illusion, un mirage qui s’effacera dès lors qu’il fera le moindre geste qu’il n’ose pas bouger. Malgré lui, il espérait que ce jour viendrait depuis le moment où il l’a quitté, il y a de cela deux longues années. Mais aujourd’hui plus qu’hier, il est nocif pour elle et il ne doute pas que le mieux serait de rebrousser chemin dès maintenant, de ne pas entrer de nouveau dans sa vie, qu’elle ne sache même pas qu’il est de retour. Cependant, il n’arrive pas à faire marche arrière, c’est trop difficile. Il a presque le souffle coupé lorsqu’elle se retourne vers lui et qu’il retrouve le regard émeraude qui lui avait tant manqué. Regard brillant à l’instant, à l’instar du sien où, pour la première fois depuis bien longtemps, se reflète une émotion palpable. Lorsqu’elle prononce son nom et qu’il réalise enfin qu’elle est bel et bien là, sous ses yeux, il se surprend à espérer n’être jamais parti, ne l’avoir jamais quitté, que ces deux dernières années soient seulement un long et affreux cauchemar dont il se réveille. Ce qu’il aimerait que ce soit vrai…

Il ne dit rien lui, la gorge nouée, le visage fermé malgré les sentiments qui l’habitent. Cependant, lorsqu’elle approche et vient l’enlacer, il ne peut s’empêcher d’enrouler ses bras autour d’elle et de la garder serrée tout contre lui. Quelques secondes, juste quelques secondes durant lesquelles il a l’impression de respirer pour la première fois depuis des mois. C’est comme s’il émergeait enfin, comme s’il sortait d’une longue et douloureuse agonie. Il a mal pourtant, parce qu’il sait déjà que ce moment ne va pas durer et qu’il va devoir la laisser filer, pour son bien. « Je suis vivant » souffle-t-il doucement à son oreille comme pour s’en convaincre lui-même. Sa voix est rauque, à peine reconnaissable tant l'émotion le transporte. Il ne peut pas lui dire qu’il va bien, ni qu’il est rentré, mais il est en vie et c’est déjà ça. Il comprend sa gêne lorsqu’elle se détache de lui mais il ne peut s’empêcher d’être déçu. Il aurait tant aimé la garder un peu contre lui, juste un petit instant... Plus que tout, il voudrait glisser un baiser sur ses lèvres, mais il sait qu’il a renoncé à ça il y a bien longtemps lorsqu’il a choisi de partir. Il réalise soudain qu’elle le pensait sans doute mort et il sent la culpabilité lui tirailler l’estomac. « Je suis désolé si tu t'es inquiétée, j’aurais peut-être dû donner des nouvelles. » À elle comme aux autres d’ailleurs, il aurait dû écrire. Il n’ose même pas penser à la dernière fois où il a daigné répondre aux lettres de sa sœur. Mais pour l’instant, même s’il sait qu’elle est là, pas loin, l’idée d’aller la voir lui fait terriblement peur et il n’arrive pas à s’y résoudre. Ses reproches et sa colère – légitimes, certes –, c’est plus qu’il n’est capable d’affronter dans l’état où il se trouve. D’autant qu’il est hors de question qu’il lui explique les raisons qui l’ont poussées à agir de la sorte. Pour l’heure, il y a un millier de chose au moins qu’il voudrait dire à Aleksandra mais il n’en fait rien. D’une part parce qu’il n’est pas très expressif, elle le sait mieux que personne, elle à qui il a réussi à dire qu’il l’aimait seulement à travers ses lettres, et de l’autre parce qu’il ne le peut pas, il n’en a pas le droit. Il se contente d’approcher de nouveau sa cigarette de ses lèvres, sans la quitter des yeux. « Comment est-ce que tu vas ? » Mieux que lui, il l’espère en tout cas. Mais sans doute pas très bien pour se trouver dehors à une heure pareille, à moins qu'elle ne rentre juste de soirée ? En tous les cas, il ne lui a jamais connu d'insomnie. Il s’inquiète, naturellement. Je t’aime, tu me manques, j’ai l’impression de mourir sans toi, voilà ce qu’il voudrait tant pouvoir dire…  
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A. Jordan Anderson

A. Jordan Anderson
« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan) Empty15.06.16 17:55

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- BLAKE & ALEKSANDRA -


Le cœur qui bat, qui frappe, qui cogne dans sa poitrine. Le corps qui se réchauffe doucement, qui tremble, perturbé par cet ange apparu devant elle. Cet homme, elle n’a jamais pu l’oublier, jamais pu l’effacer de son âme. Il est ancré en elle pour toujours. C’est une évidence. Une réalité qui ne pourra jamais changer. Et c’est ce qui rend cette situation d’autant plus difficile… Confrontée à cet homme qu’elle aime mais qui l’a quitté. Cet homme qui la hante, qui l’obsède. Il est présent dans chacune de ses pensées,  dans chacun de ses pas. Torture délicieuse dont elle ne peut se passer. Éternellement attachée à un être qui ne cesse de s’éloigner. Prisonnière d’un amour qui ne peut exister. Elle a parfois du mal à se dire que plus jamais il ne sera sien. C’est une vérité douloureuse qu’elle ne parvient pas encore à accepter. Une réalité qu’elle tente d’oublier. Et pourtant, déjà deux ans que tu m’as laissé… Deux ans qu’elle a retrouvé cette solitude si longtemps familière mais si amère désormais. Car il a y maintenant le manque qu’elle ne peut combler, l’absence qui la consume à petit feu, qui détruit chaque espoir d’un avenir meilleur. Comment être heureuse si ce n’est avec lui ? Comment avancer lorsqu’elle ne pense qu’à retrouver cet homme trop longtemps éloigné ? Et au fond elle sait… Elle sait que le bonheur n’est plus qu’un vague et lointain souvenir. Il n’est plus que le vestige de cette histoire enterrée, de ce lien effacé, image éternelle d’un amour qu’ils ne peuvent oublier…

Elle a du mal à réaliser qu’il se trouve là devant elle. C’est soudain, inattendu, inespéré. La  peur que tout ceci ne soit qu’un rêve reste encore bien présente, elle lui tord l’estomac et lui déchire le cœur. Elle ne pourrait supporter une telle illusion, un tel mirage. Car tu ne sais pas à quel point tu me manques… L’émotion est palpable tant elle est forte et puissante, sincère et profonde. Quelques larmes s’échappent de ses yeux alors qu’elle regarde avec tendresse son grand amour. Elle le détaille minutieusement, tente de mémoriser avec précision toutes les particularités de son visage, de cette beauté naturelle dont il ne soupçonne même pas l’existence. Blake est le genre d’homme à vous marquer au premier coup d’œil, à vous éblouir sans même s’en rendre compte. Il fait partie de ces hommes au charme inégalable, à la beauté imparfaite et pourtant envoûtante. Il a cette douleur, cette fissure dans le regard qui la touche chaque fois qu’elle plonge ses yeux dans les siens. Cette souffrance qui lui rappelle la sienne, qui fait écho à ce fardeau qu’elle porte depuis bien longtemps déjà. Plus elle le voit, plus elle comprend pourquoi elle en est tombée amoureuse, pourquoi elle a cet homme dans la peau. Il n’y a pas plus vrai que le jeune Henley, plus authentique que cet être pour qui son cœur s’emballe. Il ne fait pas semblant d’être quelqu’un d’autre, il ne joue pas un jeu. Il est lui, tout simplement. Et c’est ainsi qu’elle l’aime. Et qu’elle l’aimera toujours…
 
« Je suis vivant. »  Elle frissonne à cette voix, à ce son mélodieux si longtemps désiré. Il n’y a rien de plus beau que d’entendre à nouveau la personne que l’on aime, de sentir son parfum, de revoir son visage. Elle savoure chaque minute, chaque seconde à ses côtés. Instants rares, moments précieux. Elle se rappelle de ses retours, de cette angoisse qui lui tiraillait l’estomac, de cette peur qu’il ne se remette jamais de cette guerre, de ces missions dont elle ne pouvait imaginait la dureté et l’horreur. Elle se souvient de ces jours qu’il passait seul dans son coin, de ces heures où elle attendait qu’il l’accepte de nouveau, qu’il s’ouvre un tant soit peu à elle, qu’il redevienne l’homme qu’elle avait connu, l’homme dont elle était tombée follement amoureuse. Et puis il y avait le goût amer de ce temps qui passait trop vite, qui s’égrenait sans attendre, qui filait à une allure folle alors qu’elle retrouvait à peine l’homme aimé. Retrouvailles éphémères. Complicité envolée. L’heure du départ, l’heure des adieux. Et l’estomac qui se tordait de nouveau, la boule dans la gorge alors que son corps se paralysait, piégé par la peur. Terreur puissante qui ne la quittait pas. Abandon déchirant. L’impression qu’il s’en va pour toujours, qu’il ne reviendra pas. Sensation douloureuse de le perdre pour de bon. Mais cette fois il est là… Peu importe qu’ils ne soient plus ensemble, l’important c’est qu’il soit là. En vie. Ou presque…

« Je suis désolé si tu t'es inquiétée, j’aurais peut-être dû donner des nouvelles. »  Elle baisse le regard, quelque peu mal à l’aise. Bien sûr qu’elle s’est fait du souci pour lui mais elle préfère ne rien dire. Elle ne veut pas qu’il se sente coupable. Elle comprenait... « T’en fais pas, après tout tu ne me dois rien. Mais je suis soulagée de voir que tu vas bien. C’est tout ce qui compte Blake, vraiment. » Elle ne s’était pas réellement attendu à avoir de ses nouvelles après leur rupture. Elle avait compris et respecté sa décision, aussi dure soit elle pour elle. Elle savait pourquoi il avait préféré mettre un terme à leur histoire, à leur idylle. Elle savait le mal qui le rongeait chaque fois qu’il partait, chaque fois qu’il voyait les larmes dévaler son visage. Sa douleur était la sienne. Alors oui, elle comprenait… Mais savoir qu’elle ne fait plus partie de sa vie est une souffrance qu’elle ne peut combattre. Une douleur à laquelle elle n’était pas préparée. Comment faire sans toi Blake ? Comment ? Elle le regarde, alors qu’il tire sur sa cigarette comme si elle pouvait soigner ses maux. Il semble épuisé, à bout de nerf et cette image la touche, la brise. Si seulement je pouvais t’aider… « Comment est-ce que tu vas ? » Désarçonnée, elle ne sait quoi répondre à cette question. Que pourrait-elle bien lui dire après tout ? Qu’elle meurt ici sans lui ? Que sa vie n’a plus de sens puisqu’il n’est plus là ? Qu’elle ne sait plus qui elle est maintenant qu’elle ne peut plus l’aimer ? Non, il ne peut pas l’encaisser… Cette vérité est un secret. Son secret. C’est son fardeau, sa torture. Si tu savais Blake… Mais non, il ne sait pas. « J’ai connu mieux mais bon... On va dire que ça va. » Vérité déguisée. Elle tente avec adresse de changer de sujet, de se protéger de cette réalité qu’elle préfère oublier. « Tu es rentré depuis longtemps ? Je te demanderai bien comment tu vas mais ce n’est pas très approprié... Je sais que rentrer n’est pas aussi facile que l’on pense. »  Je me souviens tu sais. Je me souviens…


Dernière édition par A. Jordan Anderson le 29.08.16 23:29, édité 1 fois
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Blake Henley

Blake Henley
« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan) Empty22.08.16 18:17

« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. »
ALEKSANDRA & BLAKE

L’amour au premier regard, le coup de foudre, Blake n’y avait jamais vraiment cru. Tout du moins, pas avant de faire la connaissance d’Aleksandra. Pour lui, c’était juste des histoires. De jolis contes de fées qu’on se devait de raconter aux petites filles pour qu’elles dorment bien la nuit et qu’elles puissent rêver à leurs princes charmants. Mais quiconque aurait affirmé que cela existait bel et bien dans la vie réelle se serait trompé. En vérité, avant que son regard ne se pose pour la première fois sur la jeune femme, Blake devait bien avouer qu’il n’avait jamais cru en l’amour tout court. Il admettait la possibilité que l’on puisse être attaché à une personne, que l’on tienne à elle. C’est chose naturelle; puisque l’homme est un être sociable, il a besoin de sentir entouré, de nouer des affinités, de se former un cercle d’amis. Cependant, malgré cette évidence qui relevait davantage de l’instinct que d’autres choses selon lui, il avait bien du mal à admettre que les sentiments amoureux existent. N’était-ce pas plutôt un concept, quelque chose dont on se persuadait que c’était vrai parce que l’idée était foutrement séduisante ? Blake l’avait toujours cru. Tout du moins jusqu’à ce qu’il entre dans ce bar alors qu’il avait obtenu une permission lors d’une de ses missions et qu’il voit Aleksandra. Elle lui avait paru trop belle pour se trouver dans un tel endroit, presque irréelle. Comme un ange tombé du ciel. Son ange, descendu des cieux pour le sauver des affres d’une existence qui devenait bien trop sombre pour lui. La solitude et la dépression faisaient lentement son chemin en lui lorsqu’ils s’étaient rencontrés et elle avait subitement illuminé sa vie comme l’aurait fait un rayon de soleil perçant au travers des nuages durant un jour de pluie. Les sept mois suivants furent sans nul doute les plus heureux qu’il n’ait jamais connus. Malgré tout, il savait déjà à cette époque que leur histoire ne pourrait pas durer, que c’était impossible. Parce qu’il était et qu’il resterait un soldat, quoi qu’il advienne. Son engagement dans l’armée, il ne l’avait jamais regretté. Quoi qu'en disent ses proches, sa place était au front. Seulement, voir les larmes ruisseler sur les joues de celle qu’il aimait à chaque fois qu’il partait en mission, il ne parvenait plus à le supporter. Pas plus que de ne lui faire subir la distance qu’il instaurait entre eux à cause des sombres pensées qui le rongeaient lorsqu’il rentrait. Ses douleurs et ses peines étaient siennes et en être le responsable ne faisait que remuer encore un peu plus le couteau de la culpabilité qui lui tiraillait les entrailles. Car tu mérites mieux Aleksandra, tellement mieux que moi… Aujourd’hui encore, il ne doute pas une seconde que faire le choix de lui rendre sa liberté était la meilleure chose qu’il pouvait faire pour elle, quand bien même il souffrirait lui-même de cette décision toute sa vie. Parce que jamais plus il n’aimera comme il a pu l’aimer. Non, comme il l’aime… Et comme il l’aimera sans doute toujours.

Son coeur se serre lorsqu’il s’aperçoit que les larmes coulent doucement le long des joues de la jeune femme. Lui-même ne parvient pas réellement à masquer l’émotion qui l'habite et qui se reflète dans son regard océan. La revoir maintenant, après deux longues années de séparation, c’est complètement fou, c'est comme inespéré. D’autant plus ici, à Green Lake Park, ce lieu qui fut pendant quelques délicieux mois le témoin de leur histoire. C’est sans doute le plus beau cadeau qu'on pouvait lui faire ce soir. Même s’il a déjà mal de savoir qu’il va devoir la laisser partir une nouvelle fois. Ce moment, Blake souhaite qu’il arrive depuis l’instant où il a pris la décision de mettre un terme à leur relation. Il en a rêvé à de nombreuses reprises. Et ce bien malgré lui, car il ne doute pas que le meilleur service qu’il puisse encore lui rendre, c’est de l’oublier… Sauf que c’est impossible. Ce sont les vestiges de leur idylle qui l’empêchent de sombrer complètement. Ces souvenirs auxquels il s’accroche de toutes ses forces, qu’il tente de se remémorer lorsque les ténèbres semblent vouloir l’engloutir tout entier. C’est la seule chose qui lui reste. Sa seule petite dose de bonheur au milieu du champ de ruine qu’est devenue sa vie depuis qu’il l’a quitté. Sans ça, il aurait sans doute sauté du premier pont qui se présentait à lui au moment même où il a été forcé de revenir sur le sol américain. Si seulement, tout serait tellement plus simple s’il pouvait se le permettre… Ma place n'est pas ici, pas si je n'y suis pas avec toi. Instinctivement, sans même qu’il ne prenne réellement conscience de son geste, la main du jeune homme trouve sa place sur le visage d'Aleksandra pour essuyer les quelques larmes qui perlent encore sur ses joues. Comme il l’aurait fait avant. Comme il l’a fait à de nombreuses reprises; à chaque fois qu’il devait s’en aller et qu’ils avaient tous les deux en tête qu’ils se voyaient peut-être pour la dernière fois, qu’il était tout à fait possible qu'il ne revienne jamais de l'endroit où on l'envoyait. Car même s'il jouait la carte de l'indifférence pour rassurer son entourage, Blake n'a jamais rien ignoré des risques de son métier. Et heureusement d'ailleurs, l'instinct de survie, c'est ce qui lui a permis de rester sur le qui-vive à chaque instant, de ne jamais baisser la garde. Enfin, presque jamais...

Deux ans qu'il ne lui a pas écrit. Presque une année entière qu'il ne répond plus à Emrys, la seule personne au travers de laquelle elle aurait pu avoir des nouvelles de lui, si tant est qu'elle en ait demandé bien sûr. Alors il s'excuse, parce qu'il sait qu'elle le croyait sans doute mort et qu'il n'ose imaginer ce qu'il aurait ressenti si c'est elle qui avait été à sa place. Il s'excuse, mais d'un autre côté, il a bien conscience qu'il n'aurait pu agir différemment, même s'il avait vraiment essayé de le faire. Lui écrire comme avant et lui parler de la pluie et du beau temps ? Impossible. Il a beau exceller dans l'art de camoufler ses sentiments, la jeune femme a toujours su lire en lui mieux que quiconque. Une lettre aurait suffi pour qu'elle devine à quoi pouvait ressembler sa vie sans elle. Or, cela ne pouvait arriver. Pas alors qu'il était parti dans l'espoir qu'elle l'oublie et qu'elle parvienne à construire une vie plus stable, chose qu'il ne pouvait lui-même lui apporter. Il tire sur sa cigarette sans vraiment y prendre garde tandis qu'elle lui répond que l'important c'est qu'il aille bien, qu'il n'avait pas nécessairement à lui écrire. Bien évidemment qu'il l'aurait dû, au moins après un certain temps passé là-bas. Pas un roman, simplement quelques mots pour lui assurer qu'il allait bien. Enfin, presque bien peut-être... « C'est faux, je te devais au moins ça » souffle-t-il doucement. Ca, et tellement d'autres choses encore, si seulement elle savait. Pour tout ce qu'elle lui a apporté, pour avoir pu aimer un homme tel que lui, pour avoir éclairé sa vie à une époque où l'abysse sous ses pieds semblaient s'ouvrir chaque jour un peu plus. Car sans les sentiments qu'il éprouve et qui n'ont jamais faibli malgré le temps, il n'aurait certainement pas la force d'essayer de se battre, de résister à la voix qui lui murmure au creux de l'oreille qu'il lui suffirait de baisser définitivement les bras pour pouvoir oublier, enfin.

Blake fronce les sourcils, bien conscient qu'elle cherche plus ou moins à éviter sa question. À la manière dont elle recentre brusquement la conversation sur lui, il devine qu'elle ne va pas si bien que cela. Il voudrait insister pour savoir ce qu’il se passe, il aimerait faire en sorte que le sourire qu'il aime tant et qui a toujours su le faire fondre vienne illuminer son beau visage; pouvoir la serrer dans ses bras, l'embrasser avec tendresse et lui murmurer qu'il est là, que ça va aller maintenant, qu'il n'aurait jamais dû l'abandonner. Qu'il l'aime et qu'il l'aimera toujours. Comme si c'était aussi simple. Et tandis qu'elle lui demande depuis combien de temps il est rentré, ses lèvres se contractent imperceptiblement. Cela fait des mois qu'il ne sourit plus, si longtemps que ça en est presque douloureux. Et en même temps, c'est comme s'il recevait un coup de poignard en plein ventre. Il se souvient. Il se souvient brutalement à quel point elle le comprend et à quel point elle connait parfaitement chaque aspect de sa vie et de sa personnalité, peut-être mieux que lui-même parfois. En bref, pourquoi c'est aussi dur de vivre sans elle, en fait. « Euh... Plus ou moins une semaine je dirais... » En vérité, il doit bien avouer qu'il n'a absolument aucune idée du temps qui s'est écoulé depuis qu'il est revenu. Durant les deux années qu'il a passées en Afghanistan, il a dû apprendre à ne plus compter et à se détacher complètement de la notion des jours qui passaient. Pour ne pas déprimer les troupes, affirmait son chef. Maintenant, c'est un des nombreux facteurs qu'il doit à nouveau inclure dans sa vie. « Oui, c'est vrai que c'est toujours un peu délicat de revenir, surtout après beaucoup de temps... » Il hausse les épaules, comme si cette fois était semblable à toutes les autres. Comme s'il n'était pas rentré seul, comme si les images des cadavres de ses compagnons d'armes ne peuplaient pas ses nuits. « Et toi tu en es où avec la photo ? Tu as réussi à te créer un réseau ici ? » Durant quelques secondes, il ne peut s'empêcher de se demander comment les choses auraient évolué s'il avait pris la même décision qu'elle; parviendrait-il à être heureux s'il n'était jamais reparti en mission ? Sans doute pas. Et de toute manière, il est bien trop tard pour y penser désormais. Est-ce que tu as rencontré quelqu’un ? Cette question lui brûle les lèvres, mais il se tait. Après tout, ça ne le regarde plus, n’est-ce pas ?


AVENGEDINCHAINS & TORIE-RPH TUMBLR
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A. Jordan Anderson

A. Jordan Anderson
« J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. » (Jordan) Empty05.10.16 18:00

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So nice to see your face again, tell me how long has it been since you've been here. You look so different than before. You're still the person I adore, frozen with fear

- BLAKE & ALEKSANDRA -


Des années durant, elle s'est demandé ce qu'était le véritable amour. Celui qui vous transcende, qui vous transporte. Celui qui vous soulève autant qu'il vous brise. À ses yeux, l'amour n'était qu'un moyen de se rassurer, de se réconforter. Elle voyait cela comme une quête sans fin,  comme un espoir vain, unique chose qu'il nous reste pour ne pas sombrer. L'amour ce n'était qu'une illusion, qu'une légende. Rêve envoûtant qui semblait inatteignable. Mais elle, elle n'y croyait pas. Elle ne comprenait pas cette obsession, ce désir puissant de trouver l'âme sœur. L'idée que l'on puisse aimer quelqu'un au point d'en dépendre la dépassait totalement. Jusqu'à ta rencontre... Elle n'avait pris conscience de la puissance de l'amour que lorsqu'elle l'avait rencontré. Lui. L'être pour qui son cœur battait. L’être pour qui il bat toujours... La première fois qu'elle l'avait vu elle n'avait su défaire son regard de lui, hypnotisée par cet homme dont elle ne connaissait rien. En quelques secondes à peine, il avait réduit à néant toutes ses convictions, tous ses doutes. Parce qu’en un regard elle avait su, elle avait compris : plus rien ne serait jamais comme avant… Tu es entré dans ma vie pour ne plus en sortir, marqué à jamais dans mon cœur. Marqué à jamais dans mon âme.

Elle frissonne, frémis au contact de sa main sur sa joue. Le temps semble s’étirer tout à coup, comme un moment que l’on verrait au ralenti. Comme une bulle venue les envelopper le temps d’un instant. Elle savoure chaque seconde de ce geste, de cette proximité précieuse mais éphémère. Caresse délicieuse qui a un goût d’éternité. Elle ferme les yeux, touchée par sa douceur. Elle comprit alors davantage à quel point il pouvait lui manquer, à quel point il pouvait l’apaiser. Blake avait toujours été quelque peu maladroit lorsqu’il s’agissait de témoigner son affection et pourtant, il avait toujours su quoi faire ou quoi dire lorsqu’elle n’allait pas bien. Comme s’il suffisait qu’il la regarde pour calmer le moindre de ses maux. Tu as toujours lu en moi comme dans un livre ouvert… Il était l’une des rares personnes – si ce n’est l’unique – à avoir un tel impact, une telle emprise sur elle. Le seul à pouvoir lui apporter cette paix et cette sérénité si longtemps recherchées. Il n’y avait que sa mère qui était capable de la calmer et la réconforter à ce point. Une mère qui lui manque chaque jour qui passe. Une mère qui a laissé en elle un vide qu’elle ne peut combler. Tu es partie bien trop tôt… Il l’avait sauvé de cette solitude, de ce gouffre dans lequel elle s’était laissé tomber. Tel un ange venu des cieux pour la délivrer de cette souffrance trop difficile à supporter, de ce fardeau trop lourd à porter. Qu’aurais-je fait sans toi Blake ? Elle sait qu’elle n’en serait sûrement pas là aujourd’hui si elle ne l’avait pas rencontré. S’il n’était pas arrivé dans sa vie tel un miracle inespéré.

« C'est faux, je te devais au moins ça. » Elle reste silencieuse, ne sachant trop quoi répondre à cette affirmation. Au fond, elle comprend son silence. Un silence qui l’a détruite mais qui était nécessaire. Un silence qu’il devait imposer. Puisque tu avais choisi de me quitter… Deux ans. Deux ans pendant lesquels elle n’a plus entendu parler de lui. Deux ans à s’imaginer l’horreur qu’il vivait, à craindre le pire. Pouvez-vous imaginer à quel point c’est long deux ans ? Non, vous ne pouvez pas. Personne ne peut comprendre combien l’attente peut sembler interminable, combien cela peut vous briser. Il n’y a rien de pire, rien de plus douloureux que de ne pas savoir, que de vivre constamment dans la peur. Non, vous ne savez rien… Et pourtant, elle ne lui en veut pas. Parce qu’elle sait, elle sait qu’il a souffert lui aussi. Elle sait qu’il n’a pas voulu tout ça, qu’il n’avait pas le choix. Je sais que tu avais mal toi aussi… Même déchirement. Même calvaire. Lui a juste eu le courage de faire ce qui était le mieux pour eux. Lui a eu la force de prendre une décision qui semblait inévitable. « Ne te blâme pas pour ça Blake, je sais très bien pourquoi tu l’as fait. C’était nécessaire. L’essentiel pour moi c’est de voir que tu es en vie, c’est tout… » Tout ce dont je peux me contenter aujourd’hui… Mais elle sait que c’est déjà beaucoup, que d’autres personnes n’ont pas la chance de voir revenir un de leur proche parti au front. Et je n’aurai pas supporté d’être l’une d’elles…

Elle se sent soulagée lorsqu’elle entend qu’il n’est rentré que depuis une semaine. Bizarrement, elle sait qu’elle aurait mal vécu de savoir qu’il était revenu depuis plus longtemps car la rupture n’en aurait été que plus réelle. Pourtant, elle est consciente que si elle le voit ce soir ce n’est dû qu’au hasard. Coïncidence étrange qui les réunit dans ce lieu chargé de souvenirs. De nos souvenirs… « Je ne peux même pas imaginer… Mais sache que je suis là pour toi. Peu importe ce que nous sommes aujourd’hui, tu pourras toujours compter sur moi. Toujours. » Ne te renferme pas, je t’en supplie. Ne reste pas seul, pas encore, pas cette fois… Elle a peur pour lui. Peur qu’il ne se remette jamais de l’horreur vécue là-bas. Elle a connu d’autres soldats, rencontrés d’autres hommes dont les vies étaient changées à jamais après avoir été en mission. Elle sait l’importance des proches lors de leurs retours, lorsqu’ils reviennent à la vie « normale ». Mais elle connait Blake… Et elle craint aujourd’hui de ne plus pouvoir l’aider comme elle le faisait autrefois. Puisque je n’ai plus ma place dans ta vie… « Je m’en sors pas trop mal, je donne quelques cours et fais quelques séances pour des particuliers. Le réseau se fait doucement, il faut du temps. Ça ne sera jamais aussi passionnant qu’être reporter mais bon… C’était le mieux pour moi. » Admet-elle en haussant les épaules. Être sur le terrain lui manque, parce qu’au moins là-bas, elle se sentait utile. Seulement, elle n’avait plus eu la force nécessaire pour continuer cela. Le mental ne suivait plus. Elle était trop amochée par la vie pour continuer un métier aussi difficile. Rester impuissante face à la misère du monde avait eu raison de son courage. Je n’avais pas ta force… Son regard vient plonger dans celui de son grand amour. Elle hésite un instant, se pince les lèvres en se demandant si elle doit poser cette question qui trotte dans son esprit. J’ai besoin de savoir… « Combien de temps tu restes ? » Combien de temps avant que l'on t'arrache à moi une nouvelle fois ? Combien de temps avant que la peur ne revienne ? Dis-moi Blake, combien de temps ai-je devant moi ? Elle craint sa réponse, pire, elle la redoute. Elle attend le coup de massue, le poignard dans le cœur. Parce que je ne supporte pas de te savoir là-bas… Elle demande mais ne veut pas savoir, trop effrayée à l’idée qu’il reparte bientôt, qu’il rejoigne à nouveau le danger, qu’il danse avec la mort.
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