Je suis le fils de Mike Winscott et Betty Storm Winscott, avant que je ne pointe le bout de mon nez dans cette famille, mes parents ont eu avant Connor, l'ainé de la famille, ainsi que Quinn. Un frère et une sœur, il n'y a rien de mieux, mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin lorsque l'on peut avoir une famille nombreuse ? Bon il est vrai que les deux derniers, les jumeaux, n'étaient pas prévus, plutôt un accident qui aujourd'hui répond au prénom de Joan et Austin, les derniers de notre génération chez les Winscott.
+ La famille ne s'arrête pas aux Winscott, il y a également les Storm, avec Emily la petite dernière de trois ans qui est ma cousine et Jason, mon cousin, 2 ans nous séparent, mais cela ne nous a jamais empêché d'être complice, on est proche et j'ai toujours été très protecteur avec lui.
+ Il y a une chose en particulier pour laquelle je voudrais changer le passé, c'est ce qu'il s'est passé l'année de mes 14 ans, la danse a permis à Clare de perdre ses rondeurs et de s'affiner. Ma stupidité à l'époque m'a poussé à accepter le pari d'un ami qui était de sortir avec elle, un pari que j'ai réussi, un peu trop bien même, puisque j'ai fini par m'attacher à elle. Puis elle a fini par apprendre l'histoire du pari, découvrir que si je m'étais rapproché d'elle ce n'était pas avec les meilleures intentions, depuis, je n'ai jamais eu l'occasion de m'expliquer avec Clare.
+ C'est à cette période que j'ai connue le passage le moins joyeux avec Jason, protecteur avec sa cousine, il ne s'est pas caché de me dire ce qu'il en pensait, de me reprocher mes actes, mais même si moi aussi je m'en voulais, ma petite fierté d'adolescent me faisait nier l'évidence et me trouver des excuses toutes plus débiles les unes que les autres.
+ A 16 ans, je suis rentré au lycée, la première année n'a pas été de tout repos pour moi, principalement parce que les cours ce n'était pas ma tasse de thé, mais cette année n'a pas été des plus négatives, puisque j'ai couché avec une fille pour la première fois à ce moment-là. Je suis devenu réellement un homme en 2004, avec le recul, aujourd'hui je ne suis pas capable de donner le prénom de cette fille, mais elle reste la première femme avec qui j'ai partagé ce moment intime et personne ne pourrait le lui reprendre.
+ L’année suivante, j’ai intégré l’équipe de basket du lycée, me propulsant en même temps comme un populaire au sein du lycée, je ne pouvais rien demander de plus. J’avais pour moi ce sport que j’ai toujours apprécié, même si je n’étais pas le meilleur, la popularité, l’attention des plus belles filles qui arpentaient les couloirs de l’établissement, sérieusement j’avais tout pour moi, même si mes notes ne suivaient pas vraiment.
+ Pour ma dernière année comme lycée, cela n'a pas été de tout repos, depuis quelques temps, ma mère a fini par se plonger corps et âme dans son boulot au point de laisser de côté mon père, qui a fini par manque d'affection par craquer sur l'une de mes professeurs. Une histoire d'adultère qui n'est pas resté secrète bien longtemps puisque cela a rapidement fait le tour de la famille et conduit mes parents au divorce, aujourd'hui encore, c'est un sujet tabou avec mes frères et sœurs, chacun à son point de vue sur cette histoire.
+ Durant cette même année, Jason est rentré au lycée et il a vécu une déception amoureuse avec une certaine Julie. J’avais envie de dire que c’était l’histoire classique, la fille qui sort avec un garçon, mais qui le quitte pour le plus populaire, parce que l’on peut dire ce que l’on veut, pendant le lycée ( et parfois même encore après ) on se dirige vers les personnes où on a le plus à y gagner. L’avantage, c’était qu’elle ne connaissait pas mon lien de parenté avec Jason, c’est cela qui m’a permis de discuter avec celui pour qui Julie avait quitté mon cousin pour le convaincre de la laisser tomber comme une vulgaire chaussette, une douce vengeance que j’ai beaucoup apprécié après le mal qu’elle avait fait.
+ Qui dit fin du lycée, dit nouvelle vie pour moi, 18 ans à peine que je me décide de réaliser mon rêve, peu importe l'avis de mes parents avec lesquels je ne m'entends presque plus, peu importe l'avis de mes frères ou de mes sœurs, j'ai envie de poursuivre mon rêve et je le fais en devenant militaire, suicidaire comme choix je vous l'accorde, mais c'était ce que je voulais pour mon avenir.
+ Un an avant que je sois déployé pour ma première mission, m'a permis de pouvoir être à nouveau présent pour Jason lorsque Jessica, son ex petite amie qui a fini par le trainer plus bas que terre, ait eu cette idée complètement irréaliste d'accuser au lycée mon cousin de l'avoir violé. Même si je le voulais, je ne pouvais rien faire pour le venger cette fois-ci, à par être présent à ses côtés, lui permettre de sortir, de se changer les idées et lui montrer qu'il n'était tout seul face à ces fausses accusations.
+ 20 ans, c’est à cet âge-là que je suis appelé pour ma toute première mission, je suis déployé en Irak pour la guerre du Golfe, avant de partir de Seattle, j’ai passé une dernière soirée avec ma famille, les gens qui me sont proches, avec cette petite appréhension de me dire que c’était la toute dernière fois qu’ils me voyaient, que je passais du temps avec eux, sans pour autant l’admettre, j’avais signé pour ce risque.
+ Malgré ma permission accordée en 2009 pour les fêtes de Noël, c'est en septembre 2010 que je suis définitivement de retour à Seattle, cette fois-ci, je ne repars pas en Irak, la seconde guerre du Golfe ayant pris fin, je peux retrouver ma vie, celle que j'avais laissé entre parenthèse pendant presque deux ans.
+ Revenir dans le monde réel après deux ans à faire la guerre, ce ne fut pas une chose facile pour moi, au point que j’ai fini par me tourner vers un psy, j’avais besoin de parler, de mettre des mots sur ce que je ressentais et j’avais plus de facilité de le faire avec un inconnu plutôt que ma famille, mes amis, les gens à qui je tenais.
+ Il parait que lorsqu'une guerre se termine, une autre commence ailleurs et bien dans ce cas précis, c'était la vérité puisque je partais en 2012 pour l'Afghanistan, durant cette mission j'ai eu la chance de revenir en vie, mais je ne pouvais pas en dire de même pour le berger que j'avais depuis 5 ans, formait pour l'armée. Revenir sans Cold n'a pas été chose facile, c'est que même si on sait que ce genre de choses peut arriver, on finit toujours par s'y attacher, il était celui avec qui je partageais chaque instant de cette guerre, comme un bon nombre de choses en tant que civil.
+ Suivant l'évolution de ma carrière militaire, je continuais ma montée en grade petit à petit, alors qu'à mes 25 ans, je retrouvais le sol de Seattle, en même temps que je me voyais attribué un nouveau chien, désormais cette fois-ci un malinois berger, mâle, tout comme le premier, après Cold, j'appelais le second Fire, mon nouveau compagnon d'à peine quelques mois que je devais former.
+ Le temps d'élever Fire, j'étais obligé de rester à Seattle, de retrouver ma vie de civil, de Justin celui que j'étais uniquement dans cette ville. C'est même cette année-là que j'ai rencontré Alexine. Une femme qui n'a pas vécu un mariage tout rose, une union qui a plutôt même très mal terminé, mais elle me plaisait et pour elle, j'étais prêt à me battre. Me battre autant que je le pouvais et contrairement à ce que je pensais, mes limites je n'avais pas mis bien longtemps à les atteindre, j'avais tout tenté pour être présent, l'aider à remonter la pente et se retrouver, mais à chaque fois, sans exception, Alexine finissait par me repousser. Au point que dès que l'on se parlait, on finissait par s'engueuler et cette histoire qui pouvait être la bonne pour moi, tournait en un amour destructeur autant pour l'un que pour l'autre. Résultat ? J'ai fini par accepter une nouvelle mission, pour un départ en Afghanistan, une nouvelle fois, mettant par la même occasion, fin à notre histoire.
+ C'est de cette façon que j'ai passé mon année 2015, une nouvelle fois sur le terrain pour l'armée américaine. Sauf que cette fois-ci contrairement à d'habitude, les choses ne se sont pas passés de la meilleure des façons pour moi, jugé opérationnel, soit en état de nous battre encore quelques heures, on est retourné au combat, les armes à la main. Après une embuscade, l'équipe avec laquelle je me trouvais a été prise au piège, sur les 7 militaires qu'on était, seulement 3 en ressortait vivant, non sans une grande peur durant laquelle j'avais pensé plus que jamais que ma vie prenait fin.
+ A la suite de cet incident, même si j'ai eu la chance de le ne pas être blessé, on a été rapatrié à notre base au mois de mai, retrouvant ma vie à Seattle et mon entourage, je n'avais jamais été autant content et soulagé de retrouver ma famille et mes amis, comme une grande bouffé d'oxygène, parce que quand je revenais ici, c'était bien ce qu'ils étaient et qu'ils sont toujours dans ma vie.
+ Sentimentalement je suis toujours un homme libre, pas de femme dans ma vie et même si je profite quand je le peux de ma vie, je ne peux pas m’empêcher de croire qu’un jour je trouverais celle qui me donnera envie de me poser, de fonder une famille et peut-être même de mettre fin à ma carrière de militaire.
Aujourd'hui ce n'était pas n'importe quelle date, vingt-cinq décembre 2009, cette journée où je savais que toute ma famille était réunie pour fêter Noël tous ensemble avec un seul membre absent : moi. Cela faisait un an bientôt que j'étais déployé en Irak pour la guerre du Golfe, un an que je n'avais pas remis un pied à Seattle et que je n'avais pas retrouvé ma famille, mes amis. Pour être sincère, je ne pensais pas que l'on m'accorde une permission pour cette période de l'année et pourtant, je n'étais plus bien loin de la maison dans laquelle tout mon entourage se trouvait. Plus j'avançais et plus mon sourire s'étirait sur mon visage, mon cœur s'accélérait, j'avais hâte de les retrouver, de les serrer dans mes bras, probablement l'envie de prolonger la magie des fêtes, mais je n'avais prévenu personne de mon retour en ville, aussi court soit-il. Je savais que lorsque je passerais les portes de la maison, tout le monde serait surpris de me voir, mais c'était l'effet que je recherchais, ma présence serait le seul cadeau que je pourrais leur offrir, je n'avais pas eu le temps de pouvoir faire les magasins pour leur en faire.
Il ne restait que quelques secondes avant ces retrouvailles, celle que j'attendais avec impatience, mais qui me faisait terriblement peur et le pire c'est que je ne savais même pas pourquoi je ressentais ce genre de sentiment. Je me retrouvais devant cette porte, vêtu de mon uniforme de militaire, le même qui était devenu jour après jour mon style vestimentaire en Irak, bien qu'il me manquait pour m'accompagner le casque sur ma tête, le gilet pare-balle, mais aussi les armes que je portais sur moi depuis mon départ. Non, ce soir j'étais soft, je n'étais pas en guerre, mais à un repas de famille, c'était pour moi comme un cessé le feu. Dans ma main je tenais mon sac, celui que j'avais utilisé pour faire le voyage, alors que dans l'autre je serrais la poignée de la porte avant de la tourner. Sans grande surprise, celle-ci était ouverte, comme chaque fois que l'on était tous ensemble, j'entrais à l'intérieur, déposant sur le sol mon sac, il ne me servirait à rien pour le moment, avant de refermer derrière moi.
Il y a quelqu’un ? Ces voix que j’entendais parler sans en comprendre un seul mot avait cessé en entendant la porte se claquer et la voix de la mère de Jason raisonnait pour que je puisse l’entendre clairement de là où je me trouvais. Mon sourire ne disparaissait pas, alors que je me décidais d’avancer, de parcourir les derniers pas qu’il me restait pour arriver au salon. J’avais à de nombreuses reprises cette année imaginait retrouver ma famille, revoir leur visage à nouveau, les entendre me parler et me raconter ce qu’il s’était passé dans leurs vies, mais ce soir ce n’était pas de l’imaginaire, j’allais réellement le vivre.
Joyeux Noël tout le monde ! Justin ? J'avais eu beau vivre ce moment dans ma tête je ne sais pas combien de fois, jamais cela avait été aussi beau qu'à ce moment précis, j'étais réellement en train de vivre le plus beau moment de ma vie, celui où je retrouvais ma vie, ma famille, mon entourage, même s'il manquait mes amis à l'appel, mais je ne pouvais pas leur en vouloir, ils n'étaient pas plus au courant de mon retour.
Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu restes avec nous combien de temps ? Pourquoi tu ne nous as pas dit que tu venais ? Il y avait tellement de questions qui étaient posées en même temps, mais avant d’y répondre, je laissais un rire se faire entendre alors que je venais serrer ma grande sœur Quinn dans mes bras, celle qui avait été la première à se retrouver à mon niveau. Je prenais même quelques secondes pour la garder dans mes bras, fermant les yeux, comme si je cherchais à me confirmer que ce que j’étais en train de vivre était bien réel, que j’étais bien dans cette maison à ce moment précis et que je n’allais pas me réveiller pour me retrouver en Irak en un claquement de doigt.
Doucement… On a quelques jours devant nous pour répondre à toutes les questions. Comment ça ? J’ai eu une permission pour passer les fêtes à Seattle, je ne resterais pas longtemps, mais on va pouvoir passer du temps tous ensemble. C'était peut-être stupide d'être content parce que j'allais pouvoir passer Noël avec ma famille, mais cela avait tellement d'importance à mes yeux, je m'étais tellement persuadé en partant que je ne pourrais plus le serrer un à un dans mes bras, que de vivre ce moment me semblait surréaliste. Je ne savais pas de quoi demain serait fait et je le découvrirais jours après jours, comme chacun de nous ici ou encore même sur terre, mais ce qui était sûr pour moi, c'était que cette journée serait pendant de longues années le meilleur moment de ma vie.